La classe inversée, une piste pour la pédagogie du futur

La classe inversée, une piste pour la pédagogie du futur

Une classe inversée universitaire (photo les Echos)

Savoir mémoriser et calculer ne suffit plus. Dernière-née des méthodes de pédagogie active, la classe inversée se distingue par sa facilité de mise en œuvre pour les enseignants.

Comment adapter l’école au XXIe siècle ? Comment préparer nos enfants à l’économie de la connaissance ? La question est au centre du rapport  « Vers une société apprenante » rendu public en avril dernier. « Face au développement de la robotique et de l’intelligence artificielle, un apprentissage se limitant à savoir mémoriser et calculer ne suffit plus, au risque d’avoir des individus remplacés par la machine. Il faut développer d’autres compétences : apprendre à apprendre, esprit critique, travail collaboratif », explique François Taddei, l’un des auteurs du rapport.

Au rayon des pédagogies actives, une nouvelle approche apporte peut-être un début de réponse : la classe inversée, dans laquelle l’élève prépare la leçon chez lui grâce à des vidéos, libérant du temps en classe pour aborder des exercices plus difficiles. Son intérêt, c’est la souplesse, avec « une mise en oeuvre qui peut être graduelle et différenciée », insiste Héloïse Dufour, présidente de l’association  Inversons la Classe. Cette dernière estime que 20.000 enseignants y ont déjà recours en France. Pour l’essentiel dans les collèges et lycées, mais également en primaire et dans l’enseignement supérieur. Environ 1 million d’élèves seraient concernés.

Temps de classe libéré

Le concept de « flipped classroom » a été inventé en 2007 aux Etats-Unis par deux enseignants d’un collège de Colorado Springs qui faisaient face à un absentéisme important. Inspirés par la  Khan Academy , qui produit des mini-tutoriels sur YouTube, Aaron Sams et Jon Bergmann eurent le déclic en découvrant un logiciel permettant de réaliser un cours en vidéo à partir d’une présentation PowerPoint. Grâce à de courtes séquences, l’élève prenait ainsi connaissance du contenu théorique avant d’aller en cours. Le temps de classe libéré permettant à l’enseignant d’encadrer d’autres activités et d’aider les élèves ayant des besoins particuliers. « L’enjeu de la classe inversée est de laisser faire en autonomie les choses les plus simples, comme suivre une partie du cours, et de mener en classe avec l’enseignant les activités les plus complexes », résume Héloise Dufour.

Le rapport à l’échec n’est plus le même. Les classes sont plus soudées, avec un climat d’entraide et de coopération.

A mesure qu’il se diffuse, le concept est adapté et évolue. Ses deux initiateurs, eux-mêmes, raffinent leur approche qu’ils baptisent « l’apprentissage inversé »« Une méthode par laquelle l’enseignement direct se déplace de l’espace d’apprentissage du groupe pour occuper celui d’un individu. »

Quel bilan pour les élèves ?  Olivier Quinet , professeur d’histoire-géographie au collège de Montpon-Ménestérol (Dordogne) pratique la classe inversée depuis 2012 : « Mes collègues de lycée me disent que ces élèves sont plus autonomes, capables de se mettre au travail seul, d’organiser un groupe. Ils sont en revanche moins bons dans l’apprentissage classique, mais s’en sortent bien ensuite. » Comme les autres, cet enseignant a vu sa pratique évoluer. Les  « capsules vidéo » que les élèves regardent avant de venir en cours ont raccourci à 3 ou 4 minutes maximum. A la fin, chaque élève est invité à remplir un quiz pour vérifier ses connaissances.

Ce n’est pas la révolution annoncée, et l’on ne résoudra pas les problèmes avec une méthode unique.

Dans une école primaire d’un village de Charente-Maritime, Soledad Garnier faisait face à des classes de plus en plus hétérogènes, avec une proportion grandissante d’élèves en difficulté « Le rapport à l’échec n’est plus le même. Les classes sont plus soudées avec un climat d’entraide et de coopération. »

L’enseignant devient chercheur

L’approche a aussi ses détracteurs. A l’image de Paul Devin, inspecteur de l’Education nationale et secrétaire général du SNPI-FSU : « Ce n’est pas la révolution annoncée, et l’on ne résoudra pas les problèmes avec une méthode unique. La vraie solution c’est l’investissement dans la formation des enseignants. » Pour les tenants des pédagogies actives la solution passe justement par les pairs. C’est peut-être là que réside la petite révolution à venir : donner l’habitude à des enseignants de travailler ensemble.

C’est l’un des objectifs du rapport « Vers une société apprenante », qui estime que « le niveau de l’établissement s’avère souvent le plus structurant, pour prendre l’initiative en s’appuyant sur le collectif et faire évoluer les cultures professionnelles ». En insistant sur le rôle du ministère : s’en tenir aux « grands objectifs et à la conduite du changement » et à l’accompagnement, en s’abstenant d’aller « sur le détail des mises en oeuvre » Une telle approche incite de toute façon le pédagogue à remettre en permanence en cause sa pratique. « Entre inverseurs, on a l’habitude de dire “le changement c’est tout le temps » car on entre dans une dynamique de recherche », confirme Olivier Quinet.

Fracture numérique

Autre grief contre la classe inversée : l’inégalité des élèves, notamment devant la fracture numérique. Dans le Colorado en 2007, Sams et Bergmann surmontaient le problème en faisant passer les vidéos à certains sur des clefs USB. « Sur quatre classes, j’ai eu cinq élèves qui rencontraient des problèmes de cette nature. A cette échelle, cela se gère. C’est la raison pour laquelle la classe inversée ne peut se développer trop rapidement. Si tout un établissement basculait, cela poserait par exemple un problème dans une fratrie qui ne dispose que d’un ordinateur », note Olivier Quinet.

« La classe inversée est une réelle innovation qui contient les germes d’une école en train de se réfléchir pour le millénaire à venir. C’est le pari de l’expérimentation dans un monde figé et normé », s’enthousiasme Marcel Lebrun professeur en sciences de l’éducation et conseiller au Learning Lab de l’Université catholique de Louvain : « Cela me séduit notamment parce que ce n’est pas venu des spécialistes de l’éducation ni des pays les plus en pointe dans ce domaine. »

François Taddei estime que la classe inversée constitue « une approche pédagogique parmi bien d’autres » pour insuffler une nouvelle dynamique. Afin d’aller plus loin, son rapport recommande notamment de développer la recherche dans l’éducation : « De nombreux travaux illustrent ce que la recherche peut apporter à l’éducation. Le budget de l’éducation nationale c’est le même que celui de la santé mais le budget R & D est trente fois moins important. »

Frank Niedercorn / Journaliste

A l’université, la classe « renversée »

A l’Université catholique de Lille, Jean-Charles Cailliez, professeur de biologie cellulaire et moléculaire et vice-président innovation, est adepte depuis quelques années de la pédagogie du « do-it-yourself » et de la « classe inversée ». En troisième année de licence et en master 1, ce sont les élèves qui font des recherches et préparent en équipe le cours de génétique. « Je suis le premier élève de mes étudiants, qui testent leur cours sur moi. Parfois, il est nécessaire de revenir à l’explication magistrale académique sans que cela dure plus de quinze minutes. Et, là, ils sont extrêmement attentifs », note Jean-Charles Cailliez. « Il n’y a pas une amélioration spectaculaire des résultats, mais je note deux effets principaux. D’abord, la création d’une dynamique entre étudiants et l’amélioration des compétences liées au travail en groupe. Ensuite, on parvient à ne pas éliminer les moins bons qui gardent un intérêt pour la matière. » Un cours dans lequel l’utilisation du numérique est très présente, mais à l’issue duquel Jean-Charles Cailliez note un paradoxe. « Lorsque les élèves sont fatigués d’avoir à faire le tri sur Internet, ils reviennent aux livres. Je n’en ai jamais vu autant en cours que depuis cinq ans. »

 

Ils font leurs devoirs au collège, et alors ?

A  la limite, pourquoi proposer ce reportage sur mon blog ? La méthode est connue et déjà bien répandue. Ce qui est intéressant, en fait c’est la gestion qui en fait par Erquy : étude menée sur la base du volontariat, de l’engagement et cohésion des parents autour de ce projet pour organiser des co voiturages. C’ets pourquoi je vous le propose.

Plus d’un quart des élèves du collège Thalassa, à Erquy (Côtes-d’Armor), ont opté pour cette méthode de travail. Ils révisent avant de rentrer à la maison, grâce à l’un des nouveaux dispositifs de la rentrée.

Le collège Thalassa d’Erquy, où sont scolarisés 156 élèves, a choisi de mettre en place, dès le mois d’octobre, le dispositif « devoirs faits ». L’une des mesures phares de cette rentrée scolaire.

« L’objectif est de proposer aux élèves des études dirigées après la classe, trois fois par semaine, sur la base du volontariat. Le but est de réduire les inégalités entre les enfants qui peuvent avoir de l’aide à la maison et ceux qui n’en ont pas », explique la principale, Carole Gesrel.

« Cette mesure doit profiter à tous, appuie la principale. Il s’agit aussi de ne plus empoisonner la vie de famille avec le suivi des devoirs. »

Du covoiturage

Ce dispositif concerne tous les niveaux de classe. Chaque élève peut s’inscrire pour une ou plusieurs soirées. Depuis lundi 9 octobre, ils sont douze à s’être inscrits le lundi soir, 17 le mardi et 15 le jeudi, tous niveaux confondus.
Les collégiens peuvent également travailler à partir d’outils numériques.
« L’opération n’est pas obligatoire mais les élèves inscrits s’engagent pour la première période, qui va jusqu’à Noël. » Seul frein à ce dispositif : 70 % des élèves empruntent les transports scolaires. Certains parents se sont toutefois organisés et ont mis en place du covoiturage.

Le lieu de rencontre est le centre de documentation et d’information (CDI) du collège, où les élèves disposent de tous les outils pédagogiques nécessaires, les ressources documentaires, y compris numériques si cela s’avère nécessaire.

Afin de leur offrir l’aide la mieux appropriée, l’établissement a fait appel à plusieurs professeurs de l’équipe pédagogique et à un professeur de lettres bénévole, toute jeune retraitée, Mme Pouliquen.

 

“L’angle mort de l’éducation nationale, c’est le cerveau des enfants, or c’est l’organe de l’apprentissage, de la réflexion, du bien être

Les neurosciences, marotte du ministre de l’Education, une piste pour apprendre mieux ?  Les neurosciences sont régulièrement mises en avant par le ministre de l’Education. Peuvent-elles améliorer les pratiques enseignantes et faciliter l’apprentissage des élèves ? Oui, à condition de ne pas occulter d’autres champs de recherche, estiment des spécialistes.

Jean-Michel Blanquer s’est à de nombreuses reprises prononcé en leur faveur pour modifier les méthodes d’enseignement ou les programmes. Il les a par exemple mentionnées lorsqu’il a préconisé la méthode de lecture dite “syllabique“, ou la maîtrise des quatre opérations au CP et au CE1. “Comme le démontrent les travaux de recherche en sciences cognitives, sur lesquels on doit s’appuyer, la plasticité du cerveau est particulièrement forte dans les premières années de la vie, beaucoup moins ensuite“, déclarait-il récemment.
L’angle mort de l’éducation nationale, c’est le cerveau des enfants, or c’est l’organe de l’apprentissage, de la réflexion, du bien être. D’ici dix ans, tout le monde l’aura compris“, prédit Olivier Houdé, qui dirige la chaire Sorbonne Neuroéducation & Créativité

Selon lui, la grande nouveauté fut l’apparition à la fin du XXe siècle des technologies d’imagerie cérébrale (IRM), qui permettent de comprendre ce qui se passe dans le cerveau qui apprend.
Par exemple, devant deux rangées de jetons de même nombre mais plus ou moins écartés dans chaque rangée, l’enfant avant sept ans considère qu’il y a “plus de jetons là où c’est plus long“. “L’IRM a montré que le cerveau de l’enfant, par automatisme, croit que la longueur est égale au nombre“, explique M. Houdé, qui l’utilise dans le laboratoire du CNRS qu’il dirige à la Sorbonne. Mais l’IRM “a pu aussi tester des interventions pédagogiques ciblées qui provoquent le changement lui permettant de compter correctement“, poursuit-il.

– Intuitions dès le plus jeune âge – 

Autres enseignements des neurosciences: les enfants ont, très jeunes, des intuitions arithmétiques et de grandes capacités pour apprendre plusieurs langues; la sieste et le sommeil favorisent les apprentissages; le travail en petits groupes est plus motivant pour les élèves…

Le chercheur plaide aujourd’hui pour placer les neurosciences au coeur de l’école en les intégrant à la formation des professeurs. “Mais il faut éclairer leurs choix pédagogiques, plutôt que de leur imposer une méthode“, dit-il, assurant que son équipe “aidera le nouveau ministre à le faire“.
Ainsi, selon lui, “la connaissance des mécanismes cérébraux n’enlève en rien la nécessité de connaître“, pour un enseignant, “des éléments sur le milieu ou la culture d’origine d’un élève“.

Surtout, les “neurosciences ne peuvent pas dicter la pédagogie, elles peuvent l’éclairer, aider à débloquer parfois des situations. Mais ce ne sont pas elles qui donneront à l’enfant des raisons d’apprendre“, insiste le chercheur. 

Extraits d’une ITV de l’Express

La pédagogie agile… ça marche

La pédagogie agile… ça marche

Pour ma part, lors de l’animation pédagogique du cours Atelier de production communication”entreprise école” à l’AIFCC Caen, j’ai utilisé le Kanban qui a permis aux élèves de gagner en efficacité et aux encadrants de gagner en visibilité sur l’avancement du projet et sa régulation.

MC LEFEBVRE

La pédagogie Agile par Christian Den Hartigh

présentée au Club Agile de Caen

Même une semaine après la conférence donnée par Christian sur la pédagogie agile qu’il a mise en place dans son collège, l’effet wouah !!! est encore là. Quelle prouesse de créativité, de dévouement, d’engagement personnel, de bienveillance, de surprises… Je ne sais pas par où commencer mais je vais essayer de vous faire un résumé…

Alors voilà, Christian est prof de Français en collège, et c’est pas facile ! Pourquoi ?
Il a juste évoqué qu’il enseigne dans une zone d’éducation prioritaire, mais cela veut dire qu’en somme, 80% de ses élèves se demande pourquoi ils viennent en cours…

Il a commencé par évoquer ses contraintes, auxquelles tout enseignant doit faire face et essentiellement centrées sur le temps :
–  Il a 130 heures pour boucler un programme qui requiert plus de 130 heures

  • Pendant son cours son heure de cours, il a en fait 1 heure -5 min d’installation, -5 à -15 min pour faire en sorte que ses élèves aient envie de l’écouter, -5 min à la fin du cours car ils en ont déjà marre… je vous laisse faire le compte, s’il a en réalité 30 min pour faire passer l’information, c’est déjà bien !
  • Dans ce contexte, l’élève a peu de temps pour s’exprimer individuellement dans la classe. Si le prof parle 5 minutes (ce qui est trop peu), l’élève dispose de 2 minutes, mais en réalité, il n’a pas plus de 20 secondes pour s’exprimer et interagir, donc pour se planter et apprendre… (ah… attention les agilistes, on commence à voir arriver des valeurs familières 😉
  • il a également fait des constats :
    • il a une classe dans laquelle tous ses élèves ont plus ou mois le même âge
    • il a environ 25 élèves par classe
    • il y a une grande hétérogénéité culturelle et cognitive dans sa classe
    • il y a le hasard : les élèves n’ont pas choisi d’être ressemblés, d’avoir tel ou tel prof etc.
    • pour chaque élève, il ne représente, lui, professeur de français, que 1/10e du corps enseignant, c’est peu !

Et finalement que face à tout cela… il est seul face à ses problèmes !Alors il a commencé par se dire que ces constats qui peuvent être pris comme des contraintes, peuvent aussi être considérés comme des forces, et il a donc essayé de transformer les faiblesses en forces.

Mais cet enseignant est un petit génie, si si, vous verrez pourquoi après… Il a cherché et cherché encore : que dit-on en biologie, physique, mathématique, que fait-on en maternelle, que dit-on dans les conférences de Massy, dans les écoles Palo Alto ?

ta ta !!

Paul Watzlawick : « Le problème est la solution. » « Ajouter une solution à un problème, c’est rajouter du problème au problème! »
Ouai, c’est facile ça, mais on fait comment alors ?

Revenons à l’objectif : chaque élève doit pouvoir apprendre à partir de là où il se trouve.
Christian est donc revenu à l’origine : la cellule biologique eucaryote !
Ok, vous pensez que ça n’aide pas vraiment pour apprendre le français mais attendez, ça arrive…

Revenons à l’élève et à certains faits à connaître:
Son cerveau est en développement. En fait, les sciences neuronales nous apprennent que, chez un être en développement, jusqu’à 10 ans, c’est la partie limbique du cerveau qui fonctionne essentiellement soit : les émotions. La partie cognitive, le cortex préfrontal, qui contient la logique, le raisonnement, le calcul, la projection dans le temps, etc. se construit entre 10 et 25 ans.
Ses élèves de 5ème se situent donc tout de suite dans une hiérarchie de groupe : qui dans la classe est le meilleur, comment « je » me positionne dans ce groupe et « si je me trompe, tout le monde va se moquer de moi ». L’élève a besoin d’être rassuré : sur son niveau et par rapport à la hiérarchie du groupe.

Petit détour par les lois de la thermodynamique, et là c’est le pompon ! J’ai beau avoir fait de la physique jusqu’à B+2, quand-même… et ben comment dire… le prof de français qui est là devant nous, il nous parle de la cellule biologie, du noyau, des émotions, du cortex préfrontal et pof, comme ça il passe par les deux premières lois de la thermodynamique! Bref…

Donc voilà : il ne faut pas raisonner en système fermé (l’élève tout seul dans sa tête!) mais en système ouvert, en interaction avec les autres (c’est un peu simplifié, d’accord ?!). Les élèves qui ne communiquent pas, qui sont renfermés et ne reçoivent pas l’information transmise par le professeur doivent être amenés à communiquer avec les autres élèves, et en particulier ceux qui communiquent mieux et sont plus à l’aise dans la réception et l’émission des informations.

Etape essentielle : neutraliser l’enfant… je vous vois imaginer notre prof de français en ceinture noire plaquant le pauvre enfant au sol…
Quelques explications s’imposent : l’enfant perçoit par l’émotion en premier. Celles-là même qui le mettent directement dans une structure hiérarchique, le font se sentir dominant ou dominé par les autres. L’objectif est de neutraliser ces émotions pour faire fonctionner l’Elève, donc l’apprenant, pour nourrir ce cerveau « préfrontal » en développement. Cela pour déclencher un Travail (le protocole pédagogique) en vue de transmettre l’information au bon endroit : Hourra, j’ai compris, super cette technique !

Il neutralise donc l’enfant utilisant des autorisations plutôt que des contraintes (oui, tu peux manger (sauf hamburgers et kebabs!), boire (sauf sodas), te déplacer dans la classe…si tu as besoin d’un support pédagogique (manuel scolaire, Bescherelle, etc.).
Il ne donne pas de punition, mais au contraire donne une grande liberté à ses élèves et oriente tout vers l’élève : le cerveau qui doit apprendre.

Je vous vois venir avec « oui oui, d’accord on a fait mai 68, le « tout est permis », on a testé !! »… Mais non, tout n’est pas rose, parce qu’il peut se mettre en colère notre gentil prof de français…

Parce qu’il est égoïste, il s’est rendu compte que ses anciens élèves, il les revoit partout : garagiste, soignant en maison de retraite, au volant d’une voiture, commerçant, etc. Et il se dit que quand ils feront leur boulot quand ils sont grands, ce serait bien qu’ils le fassent bien ! Donc il faut leur donner dès le début, à l’école, les bons réflexes : autonomie, conscience professionnelle, etc. Chacun a besoin d’être valorisé… et pour la vie. En fait, ce prof de français se dit qu’il doit être égoïste (en pensant à lui plus tard, face à ces futurs adultes), et finalement faire preuve d’un grand altruisme en pensant à ces élèves.

Retour à la thermodynamique (décidément…) : gardons un oeil sur le fait qu’on doit optimiser le temps de classe et augmenter le temps d’apprentissage, il faut apprendre à accepter ses erreurs, être mis en confiance…. l’agilité s’installe !

Et de nous parler du Lean management :
Le management, c’est de la pédagogie pour adultes.
La pédagogie, c’est du management des enfants.
Finalement, le management et la pédagogie ont le même but : organiser l’information.
Belle démonstration, je prends !

Le Lean vise à supprimer le superflu, tout ce qui ne sert pas le but final… Il faut donc revenir aux sciences du vivant et à l’essentiel : l’élève est là pour apprendre et l’enseignant pour lui faire passer une information.

La communication, c’est la génération successive de toutes ces étapes, sans début, sans fin, en cycle permanent :

Alors voilà tout ce qu’il a fait :
Nous montrant une photo de la salle de classe, nous avons vu un tas de choses que nous n’avons pas comprises : il y a une frise, un calendrier, un totem… Ce sont en fait de très bonnes idées qu’il a testées et qui fonctionnement !

Quelques exemples dont certains s’inspirant de l’école Palo Alto :

  • Une frise pour représenter les périodes de cours de l’année avec les étapes d’examens => les élèves se situent dans l’année scolaire.
  • Des symboles aléatoires sur les papiers pour déclencher une question : « M’sieur, c’est quoi ça ? » et de répondre « à ton avis, fais des hypothèses, cherche » => générer une réflexion, accepter de faire des erreurs, apprendre de ses échecs…
  • il a tout retourné dans sa classe, pardon : réorganisé son espace pédagogique ! Des tables au centre de la salle avec des livres de cours, des supports pédagogiques, des Bescherelle, des post-its (indispensable pour un agiliste!) et autour, les tables en cercle. Donc tous les élèves sont au premier rang, et lui au milieu, avec un petit bout de table pour poser son cartable dans un coin. Selon les exercices, les élèves travaillent en individuel, en groupe, en binôme, bref, ils sont en interaction quasi-permanente au sein d’un groupe d’une dimension variable => le temps de parole de chacun augmente donc grandement
  • Il utilise les posts-its pour certaines applications.
  • Il met un ou plusieurs smileys (joyeux) sur chaque feuille d’exercice indiquant si c’est un travail seul ou à deux ou en groupe. Et les élèves doivent le recopier, chacun à sa manière => expression de soi, création…
  • Il a écrit sur une feuille en TRES GROS : « sois cool et prend des risques »
  • Des « papiers de colère » sont à disposition, avec le texte :

Papier de colère
En cas de crise, froisser violemment et jeter dans un coin.
Ne pas abuser sans avis médical »
Une sensation + une émotion = un sentiment.
L’émotion est ponctuelle (joie, peur…), le sentiment est durable.

Il vise donc à laisser s’exprimer les émotions et surtout à les reconnaître, c’est aussi une partie de son métier : colère, joie, surprise, tristesse, dégoût, peur), mais leur apprend à ne pas laisser le sentiment s’installer.

  • Il a construit des totem, accrochés au mur, sur lequel chacun écrit sur un papier :
    •     1- ce qu’il souhaite pendant l’année scolaire pour lui-même.
    •     2- ce qu’il souhaite pour sa famille, ses amis, ses proches.
    •     3- ce qu’il souhaite pour sa classe.

Tous ces papiers sont positionnés dans une forme choisie par la classe, personne ne lit ce qui est écrit sur les papiers, c’est INTERDIT, c’est une règle absolue qu’il respecte et fait respecter, sans concession! Car c’est le principe du totem, sinon, le principe est rompu. Et celui-ci est détruit à la fin de l’année. Cela marque la fin d’un cycle, d’échanges, d’une collaboration, l’année suivante sera une nouvelle année.

  • – la double molécule, utilisée pour matérialiser des concepts et des questions clés pour l’analyse ou la création d’un récit, que voici :
  • Le principe de l’abeille : un élève par groupe dispose de 1 min chrono pour aller voir ce que font les autres groupes pour chercher de nouvelles infos pour aider son groupe. Personnellement, j’adore ce principe.

En conclusion, il n’est plus vraiment enseignant mais plutôt aidant… il passe de table en table pour observer et se nourrir, il observe les éléments sur lesquels les élèves buttent et planifie un rappel théorique au cours suivant… Il observe avec quelle rapidité ils trouvent une information d’eux-mêmes ou en groupe, comment ils se plantent… et apprennent.

Une philosophie qui me plaît : l’enseignant ne donne pas la solution au groupe mais lui donne l’énergie nécessaire pour trouver la solution par lui-même.

L’importance de conserver ces trois entités.

Source : Nancy Carlson Page.

Commentant les 4 valeurs du manifeste Agile :

  • Les individus et leurs individus plus que les processus et les outils.
  • Des créations opérationnelles plus que des connaissances exhaustives.
  • La collaboration médiateur/apprenant plus que la transmission verticale.
  • L’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan.

Il nous fait d’ailleurs observer que ces 4 valeurs agiles sont des préférences et non des rejets : on ne détruit pas mais on améliore la première partie… et puis, remarque très intéressante : ce qu’il faut conserver mais réduire, c’est la partie statique, et ce qu’il faut augmenter, c’est la partie dynamique. Il faut donc être dans le développement plus que dans la destruction ou le remplacement.

Il différencie donc le travail fait (note du devoir) de l’énergie mise par l’élève : elle toujours de 20/20 car c’est le cerveau qui se construit !

Et puis quelques observations :

Il ne faut quand-même pas trop s’éloigner de la culture de son établissement car cela crée trop d’interrogations et des scissions et… il faut conserver les liens…

Remarquant aussi que « on n’a jamais l’approbation de tous »…

Avec un peu de nostalgie de ne pouvoir en faire plus pour ses élèves, nous nous quittons après cette conférence qui a déjà largement dépassé le temps prévu mais qui … était trop courte !!!

Avec plein d’étoiles dans les yeux, car, comme l’a fait remarqué un des participants : « on aurait tous voulu avoir un prof comme ça

un jour »…

J’allais oublier la tradition, ça, c’était notre réseau social de la soirée :

Rédaction
Loïc Rabault (Zen Conseil)
Relecture
Emilie André (Parlons Press)résenté

 

Survie on mars : la classe inversée en mission sur Mars

Survie on mars : la classe inversée en mission sur Mars

« C’est un projet qui a plus d’un an et qui a démarré au CLIC 2016 grâce à l’inspiration de Sébastien Franc et son jeu « Flanders Lane » qui consiste à réaliser une ville virtuelle dans laquelle les élèves doivent interagir« , explique Grégory.

Mélanie et Grégory ont donc adapté ce contexte-là avec un niveau scientifique et une action qui se déroule entièrement sur la planète Mars.Ces trois enseignants pratiquent la « classe inversée » et sont membres de l’association Inversons la classe !
Découvrez cette fantastique expérience de nouvelle pédagogie en classe dans la vidéo ci-contre.

Plus d’infos :
la page Facebook : www.facebook.com/SurviveonMars
Le compte Twitter : twitter.com/survive_on_mars

 

Les formations inter d’AmiFor pour la saison 17/18

Les formations inter d’AmiFor pour la saison 17/18

AmiFor a publié son offre de formation inter sur son site. En tout 10 thématiques intéressant trois types de publics : l’enseignant/formateur, le particulier/salarié/ Les associations.

Les formations d’une durée d’un ou deux jours (soit 12 heures maximum) ont lieu au centre de formation 33idAmiFor, 1854 rue des Sources Hérouville St Clair

La formation qui ouvrira le cycle porte sur les réseaux sociaux : les connaître, s’y inscrire, mieux s’en servir. Une formation d’une journée : dernière date d’inscription le 23 septembre prochain.

Vous serez tous les bienvenus.

AmiFor est référencé Datadock, donc référençable par toutes les Opca.

“jeudi, ce que je veux”

“jeudi, ce que je veux”

Marie Christine LEFEBVRE Rédac Chef Blog Amifor

Tous les jeudis,  à partir d’aujourd’hui un billet d’humeur ouvrira ce blog…

Pourquoi le jeudi ? Tout d’abord parce qu’il y a tout dans ce mot : le jeu, le je, le  dit, le non dit… tous les ingrédients d’un bon billet. Sujet d’humeur donc, léger ou sévère, il permettra à l’un de vous, enseignant, formateur, élève, salarié, psychologue, mère de famille, mamie, de vous exprimer  autour de l’école, l’enseignement, l’éducation, l’orientation, la jeunesse, l’avenir, les lois, les profs, les souvenirs…Lettre ouverte donc, espace d’écriture. Seule obligation, la longueur du billet, pas plus de 10 lignes comme ce premier article. Amusant, plaisant et non anonyme, ici on s’engage, on affirme, on s’oppose, on raconte, on amuse mais on assume. Donc… une signature, une photo si vous le désirez, le tout à envoyer à la Redac’chef avant le mardi soir, histoire de revoir, de relire, de choisir. De toute façon elle vous répondra. A vos plumes numériques !

 

En Belgique une école des intelligences multiples et des talents

En Belgique une école des intelligences multiples et des talents

Une école privée fondée sur les Intelligences multiples et qui en fait un contrat d’avenir avec le jeune, seul problème : le coût très lourd pour les familles…

ESTIM - Ecole

L’École secondaire pour talents et intelligences multiples (Estim) accueillera ses premiers élèves à Uccle à la rentrée 2017, ont annoncé vendredi ses fondateurs, Claire Bruyninckx et Thalyton de Paiva. Née d’une réflexion de trois ans, cette école privée présente un autre enseignement qui veut développer le potentiel de chaque élève et lui proposer un parcours plus individuel.

Redoublement qui explose, classes surchargées, … Pour Claire Bruyninckx, coach scolaire et Thalyton de Paiva, professeur d’histoire-géo, le système scolaire actuel ne fonctionne plus. Selon eux, « les digital natives ne se retrouvent plus dans le système éducatif tel qu’il est dispensé aujourd’hui ». Ils ont donc décidé de lancer leur propre école: Estim.

Leur pédagogie est construite autour de quatre axes: la citoyenneté, l’environnement (intérêt pour la nature), les nouvelles technologies et le développement personnel. Le numérique sera le support principal, mais non exclusif de l’enseignement: chaque élève reçoit un ordinateur portable qu’il reprend chez lui. Estim part du postulat que chaque enfant fonctionne différemment et que ce n’est pas à lui de s’adapter au cours ex-cathedra donné par le professeur, mais bien à l’enseignant de s’adapter au potentiel de l’élève.

L’école s’inspire de la théorie des intelligences multiples formulée par l’Américain Howard Gardner en 1983. Tout un chacun possèderait huit types d’intelligence (linguistique, spatiale, musicale, …), développées plus ou moins fortement selon l’individu. Il faut noter que cette théorie ne fait pas l’unanimité dans la communauté scientifique, qui lui reproche de ne pas avoir été testée expérimentalement.

À l’issue d’une série de tests et de discussions, l’élève, ses parents, l’école et les professeurs élaborent un « contrat d’avenir », socle de l’enseignement et guide pour le professeur qui fixe les objectifs à atteindre. « Le contrat d’avenir est notre vraie force », expliquent les fondateurs. École privée oblige, l’inscription coûte 250 euros et un minerval de 1.250 euros par mois est exigé.

Estim vise l’inscription de 45 élèves pour septembre 2017 et 180 inscrits en trois ans. (Belga, photo ESTIM)

Bientôt les passages d’oraux : La posture agit sur le stress ! Sachez le !

Bientôt les passages d’oraux : La posture agit sur le stress ! Sachez le !

2016_08_24_posture

 

Est-ce que notre posture influence ce que nous ressentons ? Par exemple, se forcer à sourire amène t-il un sentiment de bien-être tout en diminuant le niveau de stress ressenti

 

Influence du corps sur le cerveau

On connaît depuis plusieurs décennies maintenant les voies descendantes par lesquelles notre cerveau influence notre corps, qu’elle soient nerveuses ou hormonales. Ce que l’on sous-estimait encore il n’y a pas si longtemps, c’est à quel point ce que l’on fait avec notre corps influence le fonctionnement de notre cerveau. Au point où le simple fait de d’adopter une posture dominante pendant deux minutes amène des changements mesurables dans la concentration de certaines hormones et pour des comportements comme la prise de risque !

Cette expérience de Amy Cuddy publiée en 2010 et résumée dans une conférence TED en 2012 part d’une observation éthologique bien connue dans le monde animal : que ce soit chez les chats, les loups ou les grands singes, lorsqu’un animal affirme sa dominance sur un congénère, il le fait en adoptant une posture qui le fait paraître plus gros. Et les grands primates humains que nous sommes ne font pas autre chose. Ainsi, mettre nos mains sur nos hanches ou lever les bras au ciel après une victoire sont des postures universelles de dominance. À l’opposé, une position du corps recroquevillée est un signe aussi certain de soumission chez tous les humains.

Posture de dominance

Cuddy et son équipe ont donc simplement demandé à des sujets de mimer ces postures pendant deux minutes et ont ensuite regardé si certains niveaux d’hormones avaient changé. Lesquelles ? Celle que l’on sait le plus associées à la dominance dans le monde animal, soit la testostérone, alors élevée, et le cortisol, alors bas. Or les dosages avant / après la prise de posture dominante par les sujets reflétait exactement cela : hausse du taux de testostérone et baisse de celui de cortisole ! Même chose au niveau comportemental : la prise de risque, bien connue pour sa corrélation positive avec le niveau de confiance, augmentait également. Quant aux sujets qui avaient adopté une posture de soumission avant les tests, ils ont, pour leur part, montré exactement les fluctuations inverses.

Se forcer à sourire amène un sentiment de bien-être et diminue le niveau de stress ressenti

Cette étude contribue donc à donner raison à ceux et celles qui insistent pour parler de « cognition incarnée » en ce qui a trait à nos processus de pensée. Et force est d’admettre, en plus, que ça fonctionne dans les deux sens. Cela rejoint d’ailleurs d’innombrables données qui vont en ce sens. Par exemple les études montrant que se forcer à sourire amène un sentiment de bien-être et diminue le niveau de stress ressenti.

Voilà donc des expériences à méditer la prochaine fois que vous aurez à passer une entrevue. Au lieu de vous tortiller de stress sur votre chaise, allez donc aux toilettes lever les bras au ciel pendant une couple de minutes ! Et cela n’est même pas une boutade pour finir cet article puisque cela a aussi été testé. Et les candidat.es auraient fait meilleure impression par leur « présence » plus vraie…

 

Dossier / Texte : Bruno Dubuc Le cerveau à tous les niveaux