Jeudi ce que je veux : Parcours sup, c’est parti oui mais

Jeudi ce que je veux : Parcours sup, c’est parti oui mais

Parcoursup 20210 c’est parti

A vos marques prêt, parcours sup c’est parti.  Les étudiants ont jusqu’au 21 mars pour formuler leurs voeux. 10 en tout :  autant de fiches Avenir sur lesquelles les enseignants pourront mettre des appréciations. Nous publions ci dessous un témoignage qui interroge sur le bienfondé actuel de Parcoursup et l’égalité des chances.

“En tant que parent, je n’ai pas forcément bien vécu ce moment l’an passé. Mon fils pour des raisons de vécu personnel a découvert une vocation : celle d’être infirmier. Il avait intégré l’an passé une préparation au concours et à l’oral de motivation mais la réforme est tombée et il a dû comme tous les autres étudiants poser ses vœux sur la plateforme.

Cependant Vincent n’a jamais été un très bon élève, ni un bon élève d’ailleurs. Son parcours scolaire a été jonché de problèmes qu’il a du surmonter, surpoids à 12 ans, crises d’asthme à répétition, maintes absences, pas de sport, le divorce de ses parents à gérer, et un accident très grave qui a touché son frère aîné, alors sa référence. Il était à ce moment là en classe de première. Il fait l’école buissonnière trop souvent pour être aux côtés de son frère dans le coma à l’hôpital. C’est là  qu’est né sa vocation. Il quitte l’enseignement général pour une première Sanitaire et Sociale et obtient son baccalauréat avec mention ! C’est bon il est motivé, mais son livret scolaire s’accroche à lui comme un tatouage. Les vœux pour rentrer en formation infirmier n’atteignent pas le rang souhaité sur parcours sup… Place aux bons, aux étudiants en médecine et kinésthésie ayant échoué en première année etc…

Pas juste, non vraiment pas juste. Aujourd’hui Vincent après un essai de deux mois sur les bancs de la fac en Histoire où il était accepté, mais “paumé” s’est inscrit sur un BTS vente en commerce où il retrouve un peu de motivation. Il va retenter le coup. Dommage notre pays est sans doute en train de perdre une “vocation” qui n’aura pas pu s’exprimer plus qu’en quelques lignes sur une fiche AVENIR.

Vincent n’est pas unique. Son cas est multiple. En formation, nous aidons les enseignants à différencier leur pédagogie. Comment gérer et traiter ces cas particuliers sur la plate forme ? Pourquoi ne pas permettre à un jeune bon à l’oral d’intégrer une vidéo “motivation” sur au moins une fiche, lui donne une chance de défendre “sa vie et son avenir” autrement.

MC Lefebvre