Les chroniques du confinement et de l’école
Etre parent, pédagogue, accompagnateur, oui mais…
Aborder le thème du confinement et de l’école ou des études « à la maison », c’est devoir se mettre à la place de chaque partie prenante, dans un scénario Inédit.Nous vous proposons sur les 2 prochaines semaines et avant la fin de ce confinement une série de chroniques sur le confinement et l’école ou comment chaque acteur ressent et trouve sa place dans ce contexte.
Aujourd’hui je vous propose de nous mettre à la place de parents d’écoliers ou de collégiens.
Parmi eux, Il y a ceux qui dans un premier temps ont pu être heureux de se glisser dans
les cahiers set sur les écrans scolaires de leurs enfants… Les premiers jours tout va bien puis , ils ont vite fait le constat que l’apprentissage continu est bien différent de la notion de devoirs du soir.
L’aide au devoir pose déjà un problème en soit. De moins en moins de parents s’investissent dans cet accompagnement et les écoles de plus en plus font en sorte d’en donner le moins possible en proposant d’autres types de pédagogies.
Un devoir est une révision ou une préparation à une leçon ou un apprentissage. Alors qu’aborder un apprentissage nouveau est beaucoup plus complexe pour les parents et les enfants puisque tous les deux sont entraînés sur un terrain complètement nouveau.
Le parent n’est pas formé à « former » et faire » comprendre » une notion. La faire réviser ? peut être, mais l’aborder pas vraiment.
Le rôle qu’on nommait autrefois « prescripteur » était dévolu à des personnes employés à domicile pour l’éducation des enfants… C’étaient déjà des personnes qui en avaient la capacité, la compétence et l’intelligence. Et bien souvent ils acquéraient une notoriété.
Alors loin de moi le fait de penser que des parents ne sont pas doués pour cela, certains, rares, ont même parfois choisi délibérément de faire l’école à la maison mais ce sont souvent d’anciens enseignants ou instituteurs.
D’où la première grande difficulté rencontrée : comment accompagner réellement les enfants vers de nouveaux savoirs sans l’aide de l’école ? Et est ce que l’école à distance est toujours une solution ?
L’école à distance implique une relation binaire plus que collective. L’émulation du groupe n’est pas la même. Et même si des enseignants ont su monter des défis en ligne avec et entre leurs élèves, le vécu et les résultats en terme d’apprentissage ne sont pas aussi probants. Mëme si souvent la créativité est grande.
Les écoliers, même les plus assidus, face à des parents qui les lâchent faute de pouvoir tenir sur le long cours, et faute du rapport au groupe pour la plupart se lassent et ont tendance à abandonner.
L’effet « miroir » : copier l’autre ‘l’enseignant ou le camarade (dans le bon sens du terme)n’est plus possible. Hors notre cerveau a également besoin de ces stimuli pour mémoriser les apprentissages et les reproduire.
Parents, collégiens, écoliers ressentent alors le besoin de rejoindre le groupe classe qui apporte au delà des savoirs essentiels la façon de les interpréter et de les vivre.
Les parents réalisent qu’ils ne sont pas fait pour être des pédagogues en permanence et que leurs compétences ne correspondant pas à ce registre.
Les écoliers et les collégiens comprennent que l’institution école ou collège est également une structure qui permet de se développer et d’évoluer entre et avec ses pairs et son ou ses modèles
Peut-être que ce confinement a cela de bon : mieux que la meilleure des conférences pour remettre à leur place la valeur de l’école et de son équipe éducative et professorale, une véritable expérience de statut. Mais également il aura démontré tout l’intérêt d’un accompagnement à la maison pour comprendre et orienter, être à l’écoute et réaliser que l’équipe éducative ne s’arrête pas aux portails des écoles et que chaque parent a son rôle à jouer.
Marie-Christine Lefebvre, fondatrice d’Amifor®