Depuis maintenant quatre mois, les élèves du collège Dreyfus de Rixheim sont équipés de tablettes numériques. Plus qu’un nouvel outil, c’est une nouvelle méthode d’enseignement et d’apprentissage qui est mise en route.
Depuis décembre 2017, chaque collégien s’est vu offrir un iPad personnel qu’il peut ramener à domicile pour travailler. Bien que la prise en main soit encore laborieuse parfois, elle permet aux enseignants comme aux élèves de s’essayer à une nouvelle méthode pédagogique. Néanmoins, les tablettes ne sont utilisées que pour les travaux pratiques. Le temps de la leçon, elles restent dans le cartable.
Le but de cet exercice est de travailler l’autonomie de l’adolescent. Avec l’aide du numérique, l’élève réalise le travail par lui-même en suivant les indications de son professeur. Ce dernier peut aussi adapter son cours en fonction des lacunes observées pendant l’exercice puisqu’il reçoit tous les résultats sur sa propre tablette.
Le cours magistral semble donc avoir été mis aux oubliettes. En plus du numérique, la carte mentale vient aussi apporter son appui aux élèves. Un concept visuel qui demande d’organiser sa pensée mais aussi d’avoir compris la leçon.
C’est une vraie révolution pour ce collège. En plus de l’aide pour les cours, elle permet aux élèves et professeurs de communiquer plus facilement. Pour les uns comme pour les autres, c’est une nouvelle ère de l’enseignement qui commence.
Il y a quelques jours, un cours différent des autres s’est déroulé à la fac de médecine de Brest. Avec l’aide du numérique, les étudiants ont exploré une paroi d’estomac comme s’ils étaient en exercice. C’est le principe de « la classe inversée ».
Matthieu Talagas, professeur d’histologie (tissus biologiques) est à l’initiative de ce nouveau type d’enseignement. C’est dans une salle de télé-enseignement du pôle numérique de Brest Bouguen que le professeur a donné son cours. Le tableau numérique est comme une tablette géante. On s’y déplace en sélectionnant les fonctions avec les doigts.
A la différence d’un cours classique, Matthieu Talagas est en face de ses élèves mais aussi côte à côte. Les étudiants ne se contentent plus de suivre ce que voit le professeur. Ils voient la même chose au même moment. Le changement est radical car l’exercice se rapproche d’une situation réelle à l’hôpital et pas comme un cours magistral. La lame de l’organe est numérisée et on retrouve sur le tableau numérique toutes les fonctionnalités d’un microscope.
Le cours n’innove pas seulement grâce à son matériel mais aussi par sa pédagogie nouvelle. C’est le principe de « la classe inversée ». Les étudiants étudient le cours au préalable chez eux et viennent ensuite l’appliquer concrètement en classe. Cette forme d’enseignement reste encore peu courante mais certains professeurs affirment déjà qu’elle représente l’avenir.
Les étudiants sont eux aussi conquis par cette nouvelle façon d’apprendre. Le cours est plus interactif et permet des échanges parfois plus intéressants et concrets que lors d’un cours magistral.
Le numérique représente-t-il l’avenir de l’enseignement universitaire ?
Dans la chronique scientifique de la radio RTS, Silvio Dolzan est revenu sur l’apprentissage de l’écriture dans l’ère numérique actuelle.
Nous sommes tous passés par là dès notre plus jeune âge. Stylo à la main, nous avons chacun appris l’écriture cursive à l’école en apprenant notamment à reconnaître les lettres que nous écrivions. C’est cet apprentissage de l’écriture qui nous ouvre ensuite les portes de la lecture. Néanmoins, à l’ère du numérique, l’enfant devenu adulte délaisse son stylo pour le clavier. Clavier qu’il peut utiliser toute la journée voire toute sa vie selon les métiers. Jean-Luc Velay, chercheur CNRS en neurosciences cognitives à l’Université Aix-Marseille s’est donc interrogé sur de nouvelles méthodes possibles d’apprentissage via le numérique et sur leur efficacité en les comparant avec les méthodes traditionnelles.
D’après une étude menée pendant plusieurs semaines sur deux groupes d’enfants, la bonne vieille méthode d’apprentissage resterait la plus efficace. L’un des groupes apprenait des lettres par la méthode cursive alors que l’autre les apprenait grâce au clavier. Le résultat est sans appel. Les enfants ayant eu recours à l’écriture cursive ont beaucoup mieux assimilé les lettres qu’ils écrivaient que les enfants utilisant le clavier.
La même étude a ensuite été réalisée sur des adultes avec des caractères qu’ils ne connaissaient pas. Les résultats obtenus ont été les mêmes. La conclusion de ces expériences est que le fait d’apprendre à écrire les lettres à la main permet de créer une mémoire motrice qui se réactive tout au long de la vie de l’enfant puis de l’adulte dès qu’il doit apprendre un nouveau symbole ou caractère.
La méthode traditionnelle d’apprentissage de l’écriture cursive semble donc encore montrer son efficacité face aux nouvelles technologies.
Il y a quelques jours, le pôle de compétitivité des contenus et usages numériques Imaginove, a rassemblé à Lyon plusieurs start-up pour présenter de nouvelles manières d’apprendre.
La réalité virtuelle fut l’une des premières innovations à être abordée pendant cette conférence. Bien qu’elle existe depuis près de 30 ans en France, elle n’a jamais été si présente. UniVR Studio (Villeurbanne) a donc eu l’idée de l’inclure dans les formations professionnelles. Le public ne se contentera plus de lire une formation, il pourra la vivre en temps réel avec les personnes incluses dans la réalité virtuelle.
Dans la même optique, InTeach Training (Lyon 1er), a eu l’idée d’une application mobile qui propose des formations très courtes (de cinq à dix minutes) tous les jours. L’utilisateur peut progresser à son rythme et de manière linéaire grâce à la mise en pratique.
Les petits n’ont pas été oubliés et ont aussi le droit à leurs innovations. SBT Human(s) Matter (Lyon 2ème) a lancé une application éducative sous forme de pédagogie inversée. L’application « P’tits Profs » donne la possibilité aux enfants d’apprendre en endossant le rôle d’un maître ou d’une maîtresse.
Cabri Express (Fontaine/Isère) propose un remède à l’éternel problème des mathématiques. La start-up a mise au point un kit mathématiques « tout-en-un ». Les élèves peuvent jouer et comprendre en s’amusant en ayant recours à une calculatrice technique et graphique, un éditeur d’équations et à de la géométrie dynamique.
Pour ceux qui souhaiteraient se cultiver, Audiovisit (Caluire-et-Cuire) propose une application, ainsi qu’un audio et un visioguide qui donnent accès à plus de 600 œuvres. Pour l’apprentissage des langues, Switch Book (Lyon 3ème) a mis au point une application qui permet de lire des romans bilingues et de switcher rapidement d’une langue à l’autre en français, anglais, allemand, espagnol, portugais…
Le pôle de compétitivité Imaginove a donc permis à tous ces acteurs de se rencontrer et d’échanger le temps d’une journée.
Le projet pédagogique développé pour accompagner les équipements numériques des maternelles menés en collaboration avec l’Éducation nationale pourrait servir d’exemple. En attendant d’être déployé en France, zoom sur l’école maternelle d’ Allonnes …
Il s’agit de séances de travail qui favorisent la relation entre l’oral et l’écrit, via la reconnaissance et la synthèse vocale : « Je vois ce que je dis, donc je comprends que l’écrit code de l’oral ».
Le projet pédagogique innovant développé dans l’école maternelle d’Allonnes, en partenariat avec l’Éducation nationale, a séduit l’inspection nationale. « Je suis en mesure de vous informer que l’expérimentation des usages du numérique menée dans les écoles des REP d’Allonnes a particulièrement intéressé l’Inspection générale et constitue une première en France », a déclaré Éric Fleurat, lors de sa visite.
L’inspecteur a validé la poursuite de ce dispositif. « Afin de développer une pédagogie originale pour faire progresser dans des proportions sensibles, la réussite des élèves dans le domaine du français », a rappelé Éric Fleurat.
(source : Ouest France)
Grâce aux moyens numériques investis dans les écoles, ainsi qu’au travail des enseignants, le projet pédagogique menée à ‘école maternelle d’Allonnes pourrait être reproduit au niveau national. | Tatyana Tomsickova
L’ Oculus Rift et les Google Cardboard débarquent en France. De la visite virtuelle d’un campus à de nouvelles pratiques pédagogiques, lycées, grandes écoles et universités commencent à tester les possibilités offertes par ces outils innovants. Tour d’horizon des précurseurs français prêts à surfer sur la vague de la 3D immersive et de la réalité augmentée.
Des vidéos qui s’animent sur les pages, emmenant le lecteur au cœur d’un tournoi de rugby ou au Japon ; des personnages en 3D qui surgissent du papier… Thibault Portigliatti, élève de deuxième année à l’Ensta ParisTech, a conçu l’édition 2014 de la plaquette des élèves de l’Ensta Paris Tech en y introduisant, pour la première fois, des éléments de réalité augmentée. Cette technologie issue des jeux vidéo permet, grâce à une tablette ou des lunettes, d’ajouter des informations virtuelles et numériques au réel. « La plaquette alpha de l’école, conçue avec la direction du développement et de la communication de l’Ensta, est envoyée aux admissibles du concours Mines-Ponts, explique Thibault Portigliatti. Il faut qu’elle soit le plus attirante possible, car beaucoup choisissent leur école à partir de ces plaquettes. »
En trois mois, Thibault Portigliatti a conçu l’application pour smartphone qui permet de lire ces extensions virtuelles. « Les développements de réalité augmentée sont assez proches à réaliser de ceux d’un film d’animation. Il faut écrire un scénario, concevoir les modèles statiques des personnages, puis les mettre en mouvement. Enfin, on les intègre à la vie de l’utilisateur réel. » L’application accompagnant la plaquette des élèves de l’Ensta 2014 a été téléchargée 505 fois, sur Androïd ou iOS, et la version papier envoyée à 2.374 admissibles du concours. « Ceux qui ont réussi à faire fonctionner l’application ont été impressionnés », se réjouit Thibault Portigliatti.
» La réalité virtuelle permet d’explorer de nouvelles façons d’apprendre, et de travailler sur la mémoire kinesthésique. »
(T. Lopez)
Jamais sans mon Oculus Rift !
Benjamin Rethmel, responsable des admissions internationales à Audencia Nantes, ne se déplace plus sans son Oculus Rift. Encore, en version beta ce casque de réalité virtuelle est distribué à certains professionnels dans le cadre de kits de devéloppement. Il permet à Audencia de faire voyager les étudiants, qui arpentent les salons internationaux à des milliers de kilomètres, jusque sur le campus nantais, grâce à la 3D immersive. « Les étudiants à l’autre bout du monde veulent absolument visiter l’école avant de se décider, mais ils ne peuvent pas toujours se déplacer. Avec l’Oculus Rift, il leur suffit de tourner la tête pour se déplacer dans la ville et l’école », explique Benjamin Rethmel.
Cette visite immersive a été conçue par la société américaine YouVisit. L’attrait de la nouveauté marche à plein. « Certains étudiants viennent sur notre stand attirés par cette technologie, et finissent par poser des questions sur les programmes aussi », constate Benjamin Rethmel.
Un autre casque de réalité virtuelle, beaucoup moins coûteux, pourrait rejoindre l’Oculus Rift dans la valise de Benjamin Rethmel : le Google Cardboard. Ce casque en carton, à fabriquer soi-même, dans lequel on glisse son smartphone, permettra sous peu à tout un chacun de faire une visite du campus. « Nous en commanderons de grandes quantités pour les distribuer à nos partenaires et futurs étudiants, afin qu’ils les emportent et partagent leur expérience avec d’autres. »
» Certains jeunes ont besoin de pratique pour appréhender les concepts ou les ordres de grandeur, et la réalité virtuelle va les aider. (D. Dréau) «
A la limite, pourquoi proposer ce reportage sur mon blog ? La méthode est connue et déjà bien répandue. Ce qui est intéressant, en fait c’est la gestion qui en fait par Erquy : étude menée sur la base du volontariat, de l’engagement et cohésion des parents autour de ce projet pour organiser des co voiturages. C’ets pourquoi je vous le propose.
Plus d’un quart des élèves du collège Thalassa, à Erquy (Côtes-d’Armor), ont opté pour cette méthode de travail. Ils révisent avant de rentrer à la maison, grâce à l’un des nouveaux dispositifs de la rentrée.
Le collège Thalassa d’Erquy, où sont scolarisés 156 élèves, a choisi de mettre en place, dès le mois d’octobre, le dispositif « devoirs faits ». L’une des mesures phares de cette rentrée scolaire.
« L’objectif est de proposer aux élèves des études dirigées après la classe, trois fois par semaine, sur la base du volontariat. Le but est de réduire les inégalités entre les enfants qui peuvent avoir de l’aide à la maison et ceux qui n’en ont pas »,explique la principale, Carole Gesrel.
« Cette mesure doit profiter à tous, appuie la principale. Il s’agit aussi de ne plus empoisonner la vie de famille avec le suivi des devoirs. »
Du covoiturage
Ce dispositif concerne tous les niveaux de classe. Chaque élève peut s’inscrire pour une ou plusieurs soirées. Depuis lundi 9 octobre, ils sont douze à s’être inscrits le lundi soir, 17 le mardi et 15 le jeudi, tous niveaux confondus.
Les collégiens peuvent également travailler à partir d’outils numériques. « L’opération n’est pas obligatoire mais les élèves inscrits s’engagent pour la première période, qui va jusqu’à Noël. » Seul frein à ce dispositif : 70 % des élèves empruntent les transports scolaires. Certains parents se sont toutefois organisés et ont mis en place du covoiturage.
Le lieu de rencontre est le centre de documentation et d’information (CDI) du collège, où les élèves disposent de tous les outils pédagogiques nécessaires, les ressources documentaires, y compris numériques si cela s’avère nécessaire.
Afin de leur offrir l’aide la mieux appropriée, l’établissement a fait appel à plusieurs professeurs de l’équipe pédagogique et à un professeur de lettres bénévole, toute jeune retraitée, Mme Pouliquen.
Porté par l’établissement scolaire nogentais « lycée Nermont », en partenariat avec le Pôle d’équilibre territorial du Perche et le Conseil départemental, ce projet d’inclusion numérique dispensé par des lycéens bénévoles propose une pédagogie aux usages numériques et une formation à 500 personnes âgées.
« Un projet innovant qui replace les besoins des seniors au centre de la question numérique, explique Xavier Marin, directeur du lycée Nermont qui possède également une antenne à Châteaudun. C’est un projet intergénérationnel où jeunes et seniors avancent ensemble vers la découverte du numérique ».
Senior 2.0
En tout, il y aura quarante groupes de 12 à 13 personnes pendant trois ans. Un initiateur sera présent ainsi que quatre élèves dans chaque commune. Objets connectés et e-santé, mon monde numérique ou passeurs d’usages, autant de thèmes développés dans les initiations.
L’un des seniors participant à l’opération se dit satisfait par le projet. « A 80 ans, c’est un grand bond en avant que je fais. Avec ma femme, nous partons de zéro. Nous ne regrettons simplement de ne pas avoir commencé plus tôt ». Seniors 2.0 alors ? « De là à dire que je vais faire ma déclaration fiscale sur Internet, c’est un grand mot ».
Merci à Christophe Batier pour l’interview « punchy » de ces trois enseignants tout aussi « punchy »
Mélanie Bachimont, Geneviève Ponsonnet et Grégory Michnik ont présenté lors de Ludovia#14, leur projet intitulé « Survive on Mars », qu’ils présentent au micro de ludomag, pour ceux qui auraient loupé Ludovia cette année… Ça risque de donner des idées à certains : de monter un projet pareil et aussi de venir à Ludovia#15 🙂
« C’est un projet qui a plus d’un an et qui a démarré au CLIC 2016 grâce à l’inspiration de Sébastien Franc et son jeu « Flanders Lane » qui consiste à réaliser une ville virtuelle dans laquelle les élèves doivent interagir« , explique Grégory.
Mélanie et Grégory ont donc adapté ce contexte-là avec un niveau scientifique et une action qui se déroule entièrement sur la planète Mars.Ces trois enseignants pratiquent la « classe inversée » et sont membres de l’association Inversons la classe !
Découvrez cette fantastique expérience de nouvelle pédagogie en classe dans la vidéo ci-contre.