Jeudi ce que je veux : Dans le tete des managers formés aux neurosciences

Jeudi ce que je veux : Dans le tete des managers formés aux neurosciences

Formés aux neurosciences, ces dirigeants ne jurent plus que par l’intelligence émotionnelle et l’écoute empathique au quotidien. Portraits.

Dans la tête des managers formés aux neurosciences

Julien Brunet – Directeur opérationnel chez CT engineering Group

C’est grâce à une bonne habitude de sa boîte que Julien, ingénieur de 40 ans, s’est formé aux neurosciences. « Chez nous, les membres de la direction sont invités à passer un MBA au cours de leur carrière. » Lui-même a donc suivi pendant deux ans un Executive MBA de stratégie et développement international à Toulouse Business School. « Je n’avais pas de cours sur le sujet, mais je me suis toujours intéressé aux émotions dans le travail. Alors j’ai décidé d’y consacrer mon sujet de mémoire. » Son thème : « Accorder nos émotions pour un management efficace, essai sur le futur (du) manager. » Tout un programme !

Pour le réaliser, Julien « bouffe des neurosciences », comme il dit et fait en parallèle, sur les conseils de son tuteur, une psychanalyse de huit mois. « Dans ce domaine, souligne-t-il, on doit commencer par soi. » Il découvre l’importance de prêter attention à ses émotions. « Ce ne sont pas seulement des états que l’on subit. Les émotions sont des signaux d’alerte, explique-t-il. Notre cerveau nous informe sur nos besoins inassouvis et ceux d’autrui… quand on parvient à comprendre son langage ! » Car il l’admet volontiers : passer de la théorie à la pratique n’est pas chose aisée.

« La communication non violente, ça paraît facile, mais c’est complexe. Il m’arrive encore de me planter. » Depuis qu’il s’est «neuroformé», sa communication a beaucoup évolué. « Quand je vois quelqu’un arriver en colère, je commence par lui dire de se poser et de se demander pourquoi il est en colère. Si vous comprenez l’émotion ressentie par votre interlocuteur, vous connaissez aussi son besoin. » Il a aussi appris à faire attention aux signes non verbaux. « En réunion, quand je vois quelqu’un froncer les sourcils, je lance la discussion avec lui de manière soft : “Tu as peut-être une remarque ? Une idée sur la façon de régler ce problème ?” »

Un article enrichissant proposé par Christine Regnier, à retrouver sur Capital avec Management.

Source : Capital avec Management

Liens : https://www.capital.fr/votre-carriere/dans-la-tete-des-managers-formes-aux-neurosciences-1337483

Je dis ce que je veux : Quand les entreprises laissent leurs collaborateurs piloter leurs réseaux sociaux

Je dis ce que je veux : Quand les entreprises laissent leurs collaborateurs piloter leurs réseaux sociaux

Les « takeover » de comptes Twitter ou Instagram par des influenceurs sont une tactique classique du marketing d’influence sur les réseaux sociaux. Mais laisser les clés de sa communication digitale aux collaborateurs de l’entreprise reste plus rare et très encadré. Cette démarche peut être une tactique RH efficace, en lien avec la stratégie de communication interne et externe de l’entreprise, pour fédérer les équipes autour d’un projet commun, et séduire de nouveaux collaborateurs. 

Source : Viuz

Liens : https://viuz.com/2019/04/08/quand-les-entreprises-laissent-leurs-collaborateurs-piloter-leurs-reseaux-sociaux%EF%BB%BF/

 

Je dis ce que je veux : En entreprise, la négo, c’est aussi une affaire de cerveau

Que se passe-t-il exactement dans notre cerveau lorsque nous marchandons ? Deux experts en neurosciences décodent les mécanismes qui entrent alors en action.

Et si, sans le savoir, les as du négoce en appelaient aux neurosciences ? Alors que l’approche scientifique des mécanismes cognitifs irrigue désormais tout le champ des sciences humaines, nous avons posé la question à deux experts réputés, Pierre-Marie Lledo, directeur de recherche au CNRS, et Sylvie Granon, directrice de l’équipe Neurobiologie de la prise de décision, à l’institut des neurosciences de Paris- Saclay (Paris Sud-Orsay/CNRS).

Pourquoi les premières secondes d’une négociation sont-elles décisives ?

Pierre-Marie Lledo : En face à face, les mécanismes de l’intuition fonctionnent à plein régime. Beaucoup d’informations non verbales, comme le timbre de la voix, l’expression du visage, la position du corps et la taille de la pupille, nous placent dans une position de sécurité ou de défense, voire d’agressivité.C’est pour cela qu’il est très important de prendre conscience de nos propres émotions corporelles, et non pas de les éliminer, afin qu’elles enrichissent nos décisions et nous permettent de rester maîtres de la situation. Les personnes qui méditent poursuivent ce but.

Pourquoi les bons négociateurs sont-ils toujours empathiques ?

Parce qu’ils savent nourrir le cerveau social ! La première chose à rechercher pour bien négocier est un lien avec l’autre, un point commun afin d’activer les neurones miroirs de notre interlocuteur, qui, lui-même, active une partie de nos neurones. Les négociateurs hors pair ont une attitude respectueuse vis-à-vis de l’autre, adoptent le même ton, la même gestuelle. Ils recherchent cette résonance émotionnelle, fondamentale pour arriver à leurs fins. La personne «imitée» acceptera plus facilement l’échec ou une proposition alternative. Mieux : elle désire par osmose, en quelque sorte. Le désir de l’autre devient le sien. Alors que le sujet qui se sent exclu sera très vite en rébellion lorsqu’il n’obtient pas ce qu’il veut.

Au cours d’une négociation, la notion de valeur a-t-elle la même signification pour tout le monde ?

Au niveau du cortex préfrontal, ce sont les mêmes circuits qui structurent la valeur que l’on accorde aux choses et les informations en provenance de notre environnement social. Cela signifie que notre système de valeurs est modulé par l’environnement social. Une expérience sur les singes l’illustre : un soigneur donne un concombre à un primate en échange d’un caillou. Le singe est satisfait. Mais s’il s’aperçoit que, pour le même caillou, le soigneur donne un morceau de raisin à un autre singe, il se met très en colère. D’abord parce que les singes préfèrent le raisin au concombre, mais aussi parce que son circuit de la récompense est perturbé par cette information en provenance de son environnement social. Si une personne est augmentée de 15 euros, elle peut trouver ça très acceptable… tant qu’elle ne sait pas que ses collègues, eux, en reçoivent 30 !

Le bluff et le mensonge sont-ils perceptibles par le cerveau ?

Le cerveau est équipé pour détecter l’erreur. En termes neurobiologiques, cela se passe au niveau du cortex cingulaire. Si je vous annonce qu’il neige alors que vous voyez du soleil, vous savez que je mens puisqu’il y a un décalage entre votre perception et l’information que je vous donne. Lorsque le cerveau perçoit ce décalage (mismatch), il augmente son niveau attentionnel. C’est la même chose avec une information verbale ou corporelle. Si vous m’accueillez à bras ouverts, mais que les muscles de votre visage montrent une anxiété, mon cortex détecte ce mismatch. Inconsciemment, je ne serai pas à l’aise parce que vous me «réveillez» au sens attentionnel du terme.

Comment préparer son cerveau avant une négociation ?

Les bons négociateurs essaient de tout planifier en imaginant la totalité des situations possibles. Ils ont cette capacité de simulation mentale et ils anticipent leur récompense. Pour cela, ils mobilisent l’ensemble des régions corticales et se baladent dans les trois temps du cerveau : passé, présent et futur. Une partie du cerveau projectif les fait quitter le moment présent pour un futur très proche ou plus lointain(de quelques jours à des années), puis les fait revenir dans le présent. Une personne qui cherche à vous manipuler utilise cette «avance» pour vous malmener.

L’imprévu peut-il être un allié au cours d’une discussion ?

Tout dépend de l’effet recherché ! Celui qui mène la négociation a anticipé tous les cas de figure pour ne pas être pris au dépourvu. Son système attentionnel est en éveil, il a confiance, l’équilibre de son organisme (l’homéostasie) est maintenu. Si vous le sortez de ce cadre, son système attentionnel génère de l’émotion. Se sentir pris au dépourvu déclenche une série de phénomènes hormonaux et physiques (sudation, dilatation des pupilles, accélération cardiaque…), qui ont des conséquences sur l’état d’éveil et l’attention. Cela permet de créer un regain d’intérêt ou, au contraire, un état d’anxiété chez quelqu’un qui n’aime pas l’imprévu. La frustration des attentes est une arme à manier avec précaution.

Et le stress, est-il un atout ou un désavantage ?

Un peu de stress améliore les connexions entre les neurones, mais point trop n’en faut. Ponctuel, il mobilise des énergies qui sommeillent en nous. L’adrénaline accélère le rythme cardiaque, les sens sont aiguisés, on est en éveil. L’effet est salutaire parce qu’il renforce l’attention et la concentration. Le stress chronique, en revanche, est problématique. Il s’agit d’un processus dit de maladaptation. En gros, on prend l’habitude d’être mal… Une hormone, le cortisol, et bien d’autres paramètres physiologiques, obèrent la capacité d’une personne à donner du sens au changement et à écouter ses émotions.

Pourquoi la peur empêche-t-elle de penser rationnellement ?

La peur est la mère des émotions négatives. C’est la plus inhibitrice. Dans une négociation, il faut la contrôler, car elle bloque tous les processus d’analyse rationnelle. On aura intuitivement tendance à choisir l’espérance de gain la plus faible mais la moins risquée, plutôt que la solution la plus rationnelle. D’où l’intérêt d’avoir préparé très soigneusement son entretien !

Un article de Christine Regnier, publié le 20 mars 2019 dernier. 

Source : Capital et Management -> https://www.capital.fr/votre-carriere/en-entreprise-la-nego-cest-aussi-une-affaire-de-cerveau-1332198

 

 

Je dis ce que je veux : Quand la lumière améliore nos capacités cognitives au travail

La population active passe 7 à 8h par jour sur son lieu de travail, que ce soit à son poste de travail ou dans les espaces associés. Il est donc essentiel que ces espaces respectent les besoins physiologiques et opérationnels des salariés, à la fois pour assurer un niveau de performances compatibles avec les besoins de productivité, mais aussi pour assurer une bonne qualité de vie au travail, favorisant la pérennité de l’entreprise et le bien-être des collaborateurs. Allant même plus loin, on parle aujourd’hui d’environnements de travail “capacitants”, favorisant une meilleure santé et le développement des capacités des individus.

Mais quel est réellement l’impact des espaces et de leurs aménagements sur les capacités des collaborateurs au quotidien ?
L’exemple de la lumière au travail apporte un éclairage intéressant.

Réponse au fil de cet article proposé par l’Usine Nouvelle :

https://www.usinenouvelle.com/blogs/le-blog-des-experts-des-neurosciences/quand-la-lumiere-ameliore-nos-capacites-cognitives-au-travail.N813035

Source : L’usine Nouvelle 

Présenté par Gaetan de Lavilléon, Marie Lacroix, et Emma Vilarem, docteurs en neurosciences intégratives et cognitives.

 

Je dis ce que je veux : Le design Thinking

Je dis ce que je veux : Le design Thinking

Design Thinking veut dire : démarche créative conceptuelle

Le design thinking est une approche de l’innovation et de son management qui se veut une synthèse entre la pensée analytique et la pensée intuitive. Il fait partie d’une démarche plus globale appelée design collaboratif (définition Wikipedia)

Parfois il est nécessaire d’appeler un loup un loup. Jusqu’alors notre centre de formation Amifor (Accompagnement du management de l’innovation par le formation) et notre agence de conseil en innovation 33id® proposaient à ses potentiels clients des démarches créatives collaboratives pour prioriser
de nouvelles approches de concepts et produits.

Le mot « créativité » faisant peur aux décisionnaires. C’est un fait, derrière le terme créativité, Il y a une connotation d’artiste, huluberlu, fantasque, rêveur, communicant, enthousiaste, altruiste, cerveau droit qui ne colle pas toujours avec l’esprit linéaire, conformiste et gestionnaire de la plus part des chefs d’entreprise en recherche de rentabilité et d’efficience.

Il fallait alors trouver un autre nom à au bout du compte angliciser la même démarche
et c’est fait !

Je suis heureuse de pouvoir vous annoncer que Amifor®, notre centre de formation ainsi que 33id®, notre agence de conseil pratiquent cet accompagnement Design Thinking  autrefois nommé démarche créative ! Nous proposons également une démarche Naming Thinking (trouver un nom de marque : sa validité juridique et sa pertinence marketing).

Ci dessous, notre dernière séance de Design Thinking dans l’entreprise
« Editions la Souris Verte » tout près de Périgueux.

Design Thinking avec Amifor et 33id

En entreprise recherche d’idées et de concepts avec le design thinking. Une démarche de créativité collaborative et conceptuelle. DR MC Lefebvre 33id

L’orthographe est à l’ordre du jour

Un vrai problème d’orthographe existe au sein des entreprises. l’orthographie perd ses lettres de noblesse auprès de nos élèves. Il arrive même à certains enseignants « de fauter »

Voici pour vous quelques petites applications pour vous améliorer tout en  s’amusant…

Orthofolie
Orthofolie est une application où il faut écrire un maximum de mots qui sont dictés sans faire d’erreur.  Moins on fait d’erreurs, plus vite tu vas monter dans les différents niveaux et améliorer ton score.
Télécharger Orthofolie pour iPhone et iPad, ou Android
Fautes de Français
Fautes de Français est une application très complète pour améliorer non seulement son orthographe mais aussi la grammaire et la conjugaison.
Télécharger Fautes de Français pour iPhone et iPad
Projet Voltaire
Projet Voltaire est devenue une application de référence pour se remettre à niveau. Elle propose des niveaux classés dans un ordre croissant de difficulté. Chaque niveau permet de se tester et de s’entraîner sur 14 difficultés. On peut à tout moment voir ta courbe de progression en cliquant sur « Statistiques ».
Télécharger Projet Voltaire pour iPhone et iPad, Android et Windows Phone
Améliorez votre français!
Améliorer votre francais! est une application qui dispose de 475 questions et de leçons théoriques simples pour réviser avant de te lancer dans le quiz. Un système de scores mesure les progrès. La partie théorique de Améliorez votre français! est tirée du livre 209 leçons de base pour bien écrire de Jacques Beauchemin.
Télécharger Améliorer votre francais! pour iPhone et iPad, ou Android
La Conjugaison
Avec l’application La Conjugaison par Le Nouvel Observateur, consultez gratuitement toutes les conjugaisons de plus de 9 000 verbes français.
Télécharger la Conjugaison pour iPhone et iPad, ou Android
Bescherelle – La Conjugaison
Bescherelle reste la référence absolue pour revoir la conjugaison des verbes. Cette application permet d’accéder à près de 10 000 tableaux de conjugaison, qui peuvent s’afficher, au choix, en orthographe traditionnelle ou en orthographe rectifiée.
Télécharger Bescherelle – La Conjugaison pour iPhone et iPad, ou Android
Le Conjugueur
Le Conjugueur est une application simple et complète en même temps pour ne plus se tromper dans les terminaisons. Particularité intéressante, elle permet de conjuguer tous les verbes français de manière autonome sans connexion Internet.
Télécharger Le Conjugueur pour Android, Windows Phone ou iPhone et iPad

Jeudi ce que je veux : on a déjà tout créé ! oups !

Jeudi ce que je veux : on a déjà tout créé ! oups !

Etudiants en cours de créativité coachés par MC Lefebvre, AmiFor

Nos étudiants sont-ils désabusés ?

Donnant un cours d’e.marketing à des élèves en Bachelor management des unités commerciales (IPAC), j’amène mes élèves à réfléchir à de nouveaux services et prestations pouvant être vendus sur internet.

Certains semblent désappointés : « mais tout a déjà été fait et réfléchi »…… «  Il n’y a plus rien à inventer ! »

Oups ! C’est un fait que l’innovation est une logique d’accélération qui donne l’impression de plus en plus de propositions innovantes et presqu’envahissantes, mais l’innovation est également une logique d’adaptation. Dans ce cadre, tout est toujours à réinventer.

Dans les heures que nous vivons aujourd’hui, en France, réfléchir aux nouveaux contextes émergents et ceux que nous pourrions aider à se développer, par exemple « mieux vivre en ruralité  avec l’informatique» doit  faire nous pencher sur les adaptations nécessaires des services numériques aux zones rurales éloignées. Le nombre des défis est important dans tous les domaines.

Autre suggestion : continuer d’innover, mais innover autrement. Je pense : « plus humainement, plus doucement, plus… » cette suggestion donne quoi dans la « manière » d’innover ?

Vous voyez, chers étudiants, chers enseignants, chefs futurs chefs d’entreprise, le terrain devant nous est large…A nous tous de jouer !

MC Lefebvre

A vélo à l’école (Je dis ce que je veux)

A vélo à l’école (Je dis ce que je veux)

A l’heure où une bonne partie des concitoyens se posent des questions multiples sur l’énergie, son coût, les transports, nos modes de vie en général, quant est il du vélo et de l’école ?

A l’école, on apprend la sécurité aux enfants, mais les villes sont elles adaptées ?

Cette question m’est venue à l’esprit suite à la publication par sur le blog « le siècle digital » et relatant qu’il était confirmé qu’en ville les vélos allaient beaucoup plus vite que les voiture et les scooters.

La vitesse est une chose, la sécurité, une autre. Peut-on aujourd’hui réellement mettre nos enfants sur des vélos pour aller à l’école et au collège, au lycée ?  A part de belles initiatives menées par quelques communautés urbaines en France, prendre un vélo pour aller à l’école s’avère dans la plupart des cas un véritable parcours à embuches, surtout aux heures de pointe.

D’autre part les écoles ont elles investi sur ces 2 roues ? J’entends au delà du simple fait d’avoir poser des rails de stationnement, sécuriser le garage, mis à la disposition un vestiaire pour les cyclistes (se changer avant les cours). Les écoles ont elles réfléchi à des solutions de co voiturage ? Est ce leur rôle ou peuvent elles participer à ce mouvement ?

Nous serions heureux de pouvoir publier sur ce blog toutes les initiatives réussies en matière de transport, aide aux parents, aide aux enfants, facilitation pour l’usage du vélo des établissements scolaires (urbains et ruraux). Ce blog est également le vôtre.

Laissez un commentaire, un article, une photo…ou envoyez nous vos initiatives par mail :

amifor@33id.fr

 

Des difficultés d’innover en pédagogie

Des difficultés d’innover en pédagogie

Nous partageons ci dessous, un article écrit par nos confrères de « The Conversation » sur les difficultés de mettre en place un projet pédagogique novateur qui exige une démarche d’établissement agile. Les auteurs : Emmanuelle Villiot Leclercq et Lionel Strub, tous deux enseignants chercheur en éducation. Cet article vient bien appuyer notre réflexion sur notre dernier « je dis ce que je veux »..(MCL)

Des difficultés d’innover en pédagogie

Concevoir de nouvelles manières d’enseigner, c’est un impératif si l’on veut aider les étudiants à appréhender les bouleversements induits par les évolutions sociétales et technologiques, et leur apprendre à s’adapter à un monde qui évolue très vite. D’ailleurs, des MOOCs, aux tentatives de classe inversée, les innovations pédagogiques suscitent souvent beaucoup d’expérimentations et d’investissements dans nos établissements d’enseignement supérieur. Pourtant, sur le terrain, leur mise en place ne coule pas toujours de source.
D’abord, il faut convaincre les collègues d’embarquer dans un processus de changement puis de s’approprier un dispositif pédagogique d’un nouveau genre, comme un serious game ou la simulation d’un environnement professionnel. Du côté de la gouvernance de l’établissement, il s’agit de soutenir une démarche agile d’expérimentation, tout en pariant de façon inconditionnelle sur la créativité des enseignants. Une démarche qui suppose un investissement et une certaine prise de risque. Enfin, la résistance peut aussi venir des étudiants : comment les inciter à s’engager dans des modes de formation dont ils n’avaient jamais jusqu’ici supposé l’existence ?

Changer de posture

En 2015, le colloque « Questions de pédagogie dans l’enseignement supérieur » interrogeait cette difficulté d’innover et les moyens disponibles, autour de trois enjeux, résumés par Denis Lemaître : comment rendre compte de ce qu’est l’innovation ? Qu’est-ce qui la justifie ? Quelles en sont les finalités ? Des questions dont nous avons perçu toute l’actualité en élaborant FlashTel, un dispositif de simulation d’un environnement professionnel de typecall center, afin d’initier les étudiants de première année de Grenoble École de Management aux principales théories managériales.
Qu’elle soit une rupture par rapport aux pratiques individuelles ou locales, ou qu’elle rompe totalement avec les traditions de l’enseignement supérieur, l’innovation pédagogique doit faire face à toute une série d’écueils que l’on peut regrouper en quatre grandes catégories :
  • L’écueil du sens : Pour les étudiants habitués à la mécanique du cours magistral, il peut être déstabilisant par exemple de devoir faire des recherches par eux-mêmes en amont d’un module ou d’animer un temps du cours. Certains jugeront ainsi que « tout serait plus simple si le professeur prenait en charge l’exposé des connaissances à acquérir », sans bien percevoir les compétences que la nouvelle démarche leur permet de se forger. Pour les enseignants, difficile d’accepter de changer de démarche pédagogique quand les évaluations des années précédentes étaient satisfaisantes.
  • L’écueil culturel : « Est-ce vraiment sérieux de nous demander de « jouer » un rôle de manager dans un call center ? », peut se demander l’étudiant peu familier des mises en situation. Pour les enseignants, les réunions de calage et les multiples étapes réflexives à prévoir à chaque round de simulation peuvent aussi être déroutantes.
  • L’écueil de la planification spatio-temporelle : « A qui expliquer cette année qu’il faut revoir les rythmes de cours pour que je puisse assumer le challenge lancé avec deux autres écoles, en classe inversée, sachant que je vais avoir un groupe à distance et un autre avec moi ? », s’interrogera l’enseignant. Quant à l’étudiant, il peut avoir du mal à réorganiser son temps de travail, entre classe, fablab et autres nouveaux espaces de travail en autonomie.
  • L’écueil du devenir : Face aux recherches qu’il a à faire et aux restitutions de travaux de groupe, l’étudiant peut se demander dans quelle mesure il est encore un « apprenant ». Quant à l’enseignant, il doit lui aussi changer de posture et se concentrer sur la régulation des interactions plus que sur la présentation d’un contenu. Une redéfinition des rôles qui demande un temps d’adaptation et une capacité de projection.

Favoriser le dialogue

L’analyse du dispositif innovant FlashTel a permis d’identifier un certain nombre de leviers à activer lorsque surgissent ces écueils.
Du côté de l’équipe enseignante, il s’agit d’échelonner le dialogue tout au long du processus de mise en place de l’innovation :
  • en favorisant la démarche de co-conception avec l’ensemble des intervenants pour optimiser l’adhésion aux étapes du scénario, et l’appropriation des éléments techniques, le cas échéant
  • en prévoyant des temps d’explicitation de la démarche et des références théoriques qui sous-tendent les choix
  • en aménageant un temps de formation ou d’accompagnement en amont par la cellule de soutien pédagogique
  • en intégrant des temps de régulation et de débriefing tout au long du déroulé du module
  • en trouvant des moyens de valoriser l’investissement de chacun, comme des prix ou des publications
Du côté de l’étudiant, il faudra aussi privilégier l’explication et :
  • passer avec lui un contrat pédagogique clarifiant sa place dans l’architecture du dispositif
  • introduire au cours du scénario un temps de régulation sur la démarche d’innovation elle-même, permettant à chacun d’exprimer son confort ou son inconfort, ses questionnements
  • favoriser les dispositifs innovants en phase avec les valeurs des étudiants, et les aident à s’inscrire dans une situation authentique de vie et du monde professionnel.
De telles résistances peuvent émerger dans nos établissements, nos équipes, nos groupes d’étudiants, mais y répondre en activant des leviers simples et partagés est essentiel, tant l’innovation pédagogique doit être portée par une dynamique collective, si l’on veut la déployer et l’intégrer dans les pratiques. Alors, osons continuer à questionner ces retours d’expériences, ces méthodes et ces outils, tout comme la démarche elle-même d’innovation et les leviers à mobiliser, souvent propres à chaque contexte. Valoriser ce challenge aux yeux des étudiants et des enseignants, c’est sûrement la promesse de son renouvellement au sein de nos établissements d’enseignement supérieur.

Pour suivre ce blog fort intéressant :
https://theconversation.com

Entre dans un projet pédagogie demande un travail d’équipe