par admin | Déc 14, 2017 | Apprentissage, Collectif AmiFor, Communication, Formation, Management
Témoins d’un conflit entre des personnes, quelque soit le contexte (milieu scolaire, entreprise, association, voisinage, famille, … ), chacun a son propre mode de réaction :
- l’un va essayer spontanément de conseiller les parties pour tenter de trouver une solution qui apaise les antagonistes ;
- un autre va négocier des compromis réciproques pour calmer le jeu,
- un troisième va s’interposer comme arbitre et déterminer qui a tort et qui a raison,
- un quatrième va jouer l’agitateur et attiser le conflit, parfois inconsciemment.
Chacune de ces attitudes a ses limites et finalement permet rarement de solutionner durablement la situation de crise car :
- la solution ne correspond pas forcément aux besoins réels des personnes (conciliation),
- le compromis négocié laisse un sentiment de frustration ou d’insatisfaction (négociation),
- l’arbitre a certes permis à l’une des parties de se sentir gagnante, mais celui qui a perdu est mécontent (arbitrage),
- le trublion attise la situation de crise et l’amplifie (l’agitateur).
Et alors, qu’elle est la posture du médiateur ?
Face à une situation conflictuelle, le médiateur est :
- neutre face à la problématique du conflit : idéalement, le médiateur n’a aucun lien avec les personnes en conflit,
- impartial : il ne prend partie pour aucune personne,
- indépendant : il est libre de tout intérêt quant à la solution finale.
Ces préalables posés, le médiateur va pouvoir permettre aux personnes d’exprimer :
- l’objet de leur différend,
- leurs ressentis face à cette situation,
- leurs besoins non respectés qui ont entraîné la rupture du dialogue et donc l’état de crise.
Grâce à l’intervention du médiateur, le dialogue peut devenir à nouveau possible.
Des solutions peuvent alors être envisagées par les personnes elles-mêmes jusqu’à ce qu’elles déterminent, ensemble, l’accord commun qui permet la sortie de crise.
Développer ces aptitudes nécessite la connaissance d’outils et leur expérimentation (processus de médiation, écoute active, communication bienveillante).
Expérimenter des ateliers de mise en situation permet donc de passer du ‘savoir faire’ au ‘savoir être’. Les atouts sont immenses car ils permettent de renforcer la confiance en soi et ainsi, d’interagir dans la vie professionnelle et privée de façon ajustée, apaisée et apaisante.
AMIFOR propose un module ‘Médiation’ entièrement dédié au développement de la posture de médiateur quelque soit le contexte : milieu scolaire, entreprise, association.
Clotilde Walbrou
Médiatrice conventionnelle
par admin | Déc 6, 2017 | Apprentissage, Canada et pédagogie, Etablissements et projets, Industrie et services, Innovation
Le Canada ne brille pas en matière d’innovation. Pourtant, les universités canadiennes, elles, se classent parmi les 100 meilleures du monde ! Que faut-il donc à l’unifolié pour remonter dans le palmarès ? Certains acteurs du milieu suggèrent de combler le fossé entre universités et entreprises. L’École de technologie supérieure (ÉTS) et le Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ) pourraient bien être le pont entre ces deux solitudes. Lorsqu’on pense au succès de ces institutions, il est possible de résumer leur modèle en un mot : «collaboration».
Vincent Sabourin, directeur de l’Observatoire des stratégies de commercialisation de l’innovation de l’ÉSG, affirme ce qui suit : «S’il n’y a pas d’ingénieur, il n’y a pas d’innovation. Et il existe au Québec un grand déficit d’ingénieurs en région pour tenir les usines à niveau.» L’innovation doit ensuite être transférée entre les centres de recherche, transfert qui peut s’opérer grâce à la collaboration des différentes instances. Cependant, cette approche n’est pas un réflexe pour toutes les industries.
L’ÉTS : la pratique, encore et toujours
L’ÉTS a été créée afin de renforcer le lien entre la recherche et l’industrie. Dans cette école d’ingénieurs, la plus grande du Québec avec ses 11 000 étudiants, la moitié du conseil administratif est membre de l’industrie. «Dès la création de l’école, on avait la volonté de former des ingénieurs sur le plan pratique. À l’époque, l’ÉTS s’était déjà alliée avec des industriels. Ces derniers ont influencé les instances», explique Pierre Dumouchel, directeur général de l’école québécoise.
Chaque étudiant est par ailleurs obligé d’effectuer trois stages durant son baccalauréat. Ces stages ont évidemment pour but de former les élèves, mais ils influencent aussi indirectement les programmes et l’enseignement. «Ce sont des occasions où les étudiants se mesurent à la réalité de l’industrie. En revenant en cours, ils influencent les professeurs», précise M. Dumouchel. Cela concerne aussi bien les méthodes employées que les outils de travail, comme les logiciels ou les machines.
Quant aux professeurs en ingénierie, ils se doivent d’être à la fine pointe : bien sûr, il leur faut tout d’abord être ingénieurs, mais ils doivent aussi avoir de l’expérience dans l’industrie. Enfin, il leur faut soutenir la recherche du corps professoral, et donc, accepter de travailler à McGill ou à Concordia, par exemple.
CRIAQ : la collaboration avant tout
Le CRIAQ est «l’exemple de ce qu’un modèle de collaboration peut accomplir dans des conditions optimales», estime Denis Faubert, directeur général du CRIAQ, antenne québécoise du Consortium en aérospatiale pour la recherche et l’innovation au Canada (CARIC). M. Faubert reconnaît que le CRIAQ jouit de conditions qu’on ne trouve pas forcément dans toutes les industries ou dans d’autres pays. «Si on le voulait, on pourrait construire un avion avec les ressources se trouvant dans un rayon de 50 km de Montréal», déclare-t-il
La proximité des différents acteurs de l’industrie, ainsi que le fait que les trois grandes entreprises OEM (Original Equipment Manufacturer) – Bell Helicopter, Bombardier-CAE et Pratt & Whitney Canada – ne soient pas en concurrence directe, a permis le bon développement du CRIAQ. «Les autres consortiums font de l’excellent travail, mais je dois reconnaître que nous sommes chanceux», avoue M. Faubert.
Par ailleurs, tous les projets du CRIAQ exigent une collaboration d’au moins deux universitaires et deux entreprises. «En moyenne, nous avons cinq ou six participants par projet», ajoute Denis Faubert. Cette collaboration demande un effort financier beaucoup moins important pour les PME, puisque les coûts sont séparés entre les différents acteurs et le CRIAQ. «Ce qui rend notre consortium particulier, c’est que les entreprises divulguent leurs problèmes et invitent les personnes et les entreprises à collaborer pour les résoudre», explique Vincent Sabourin. Le CARIC et le CRIAQ organisent un forum chaque année, à tour de rôle. En 2017, l’événement, dont l’hôte était le CARIC, s’est déroulé à Vancouver ; l’an prochain, ce sera au tour du CRIAQ de le présenter, au Palais des congrès de Montréal.
Quelles que soient les industries, l’innovation devra se faire de manière collaborative, mais aussi multisectorielle. L’émergence du big data, de l’internet des objets et de l’intelligence artificielle force les entreprises à travailler entre elles ainsi qu’avec les universités.
Source : Les affaires.com
par admin | Déc 6, 2017 | Apprentissage, Formation, Innovation
Et si les jeux vidéo et leurs mondes virtuels se mettaient au service de la prévention santé ou de l’enseignement ? Tel est le principe des serious games ou jeux sérieux. Nous vous proposons de découvrir la définition et les applications possibles d’un serious game, avec des exemples à l’appui.
Un serious game ou jeu sérieux en français est un jeu vidéo ludique mais avec des intentions sérieuses.
Cette expression s’applique à tous les jeux vidéo qui ont un objectif dépassant le simple divertissement, par exemple un but pédagogique, informatif, marketing ou d’entraînement mental ou physique.
La conception des serious games nécessite les mêmes savoir-faire que celle d’un jeu classique (design, 3D temps réel, simulation d’objets, d’individus, d’environnements…).
Applications
Mais un serious game est aussi un outil utilisant les nouvelles technologies pour atteindre un objectif sérieux : sensibiliser, enseigner, informer ou même faire passer un message publicitaire.
Les jeux de ce type ont le vent en poupe, y compris dans des lieux très “sérieux” comme les entreprises ou les hôpitaux !
On en trouve actuellement dans de nombreux domaines : l’éducation, le recrutement et la formation professionnelle, mais aussi le développement durable et la santé.
Les applications possibles sont très diverses car ces jeux sérieux s’adressent à tous les publics (les enfants, les adultes et même les seniors).
Exemples en médecine
Pour preuve de l’engouement actuel pour les serious games, ces jeux ont fait leur entrée dans les hôpitaux.
De plus en plus d’établissements hospitaliers ont recours à ces jeux pédagogiques pour :
– la prévention (des maladies nosocomiales par le lavage des mains par exemple)
– l’information du patient (apprendre aux enfants à ne pas bouger pendant une IRM …)
– et, plus rarement la formation des étudiants en médecine (par des jeux de simulation).
Source : Gralon.net
par admin | Déc 6, 2017 | Apprentissage, Digital, Innovation, Investissement numerique
L’ Oculus Rift et les Google Cardboard débarquent en France. De la visite virtuelle d’un campus à de nouvelles pratiques pédagogiques, lycées, grandes écoles et universités commencent à tester les possibilités offertes par ces outils innovants. Tour d’horizon des précurseurs français prêts à surfer sur la vague de la 3D immersive et de la réalité augmentée.
Des vidéos qui s’animent sur les pages, emmenant le lecteur au cœur d’un tournoi de rugby ou au Japon ; des personnages en 3D qui surgissent du papier… Thibault Portigliatti, élève de deuxième année à l’Ensta ParisTech, a conçu l’édition 2014 de la plaquette des élèves de l’Ensta Paris Tech en y introduisant, pour la première fois, des éléments de réalité augmentée. Cette technologie issue des jeux vidéo permet, grâce à une tablette ou des lunettes, d’ajouter des informations virtuelles et numériques au réel. “La plaquette alpha de l’école, conçue avec la direction du développement et de la communication de l’Ensta, est envoyée aux admissibles du concours Mines-Ponts, explique Thibault Portigliatti. Il faut qu’elle soit le plus attirante possible, car beaucoup choisissent leur école à partir de ces plaquettes.”
En trois mois, Thibault Portigliatti a conçu l’application pour smartphone qui permet de lire ces extensions virtuelles. “Les développements de réalité augmentée sont assez proches à réaliser de ceux d’un film d’animation. Il faut écrire un scénario, concevoir les modèles statiques des personnages, puis les mettre en mouvement. Enfin, on les intègre à la vie de l’utilisateur réel.” L’application accompagnant la plaquette des élèves de l’Ensta 2014 a été téléchargée 505 fois, sur Androïd ou iOS, et la version papier envoyée à 2.374 admissibles du concours. “Ceux qui ont réussi à faire fonctionner l’application ont été impressionnés”, se réjouit Thibault Portigliatti.
” La réalité virtuelle permet d’explorer de nouvelles façons d’apprendre, et de travailler sur la mémoire kinesthésique. ”
(T. Lopez)
Jamais sans mon Oculus Rift !
Benjamin Rethmel, responsable des admissions internationales à Audencia Nantes, ne se déplace plus sans son Oculus Rift. Encore, en version beta ce casque de réalité virtuelle est distribué à certains professionnels dans le cadre de kits de devéloppement. Il permet à Audencia de faire voyager les étudiants, qui arpentent les salons internationaux à des milliers de kilomètres, jusque sur le campus nantais, grâce à la 3D immersive. “Les étudiants à l’autre bout du monde veulent absolument visiter l’école avant de se décider, mais ils ne peuvent pas toujours se déplacer. Avec l’Oculus Rift, il leur suffit de tourner la tête pour se déplacer dans la ville et l’école”, explique Benjamin Rethmel.
Cette visite immersive a été conçue par la société américaine YouVisit. L’attrait de la nouveauté marche à plein. “Certains étudiants viennent sur notre stand attirés par cette technologie, et finissent par poser des questions sur les programmes aussi”, constate Benjamin Rethmel.
Un autre casque de réalité virtuelle, beaucoup moins coûteux, pourrait rejoindre l’Oculus Rift dans la valise de Benjamin Rethmel : le Google Cardboard. Ce casque en carton, à fabriquer soi-même, dans lequel on glisse son smartphone, permettra sous peu à tout un chacun de faire une visite du campus. “Nous en commanderons de grandes quantités pour les distribuer à nos partenaires et futurs étudiants, afin qu’ils les emportent et partagent leur expérience avec d’autres.”
” Certains jeunes ont besoin de pratique pour appréhender les concepts ou les ordres de grandeur, et la réalité virtuelle va les aider.
(D. Dréau) “
Source : Géraldine Dauvergne
par admin | Nov 30, 2017 | Apprentissage, Communication, Etablissements et projets, Evaluation, Hétérogénéité des élèves, Management
Je connais Paola, elle a 20 ans et après un passage douloureux à la fac de lettres, elle a repris un CAP de pâtissière, je connais Ludovic, un bac S en poche, il décide de devenir ébéniste, je connais Elodie, après 10 ans de carrière dans la communication, elle prend un congé sabbatique pour se tourner vers l’écriture d’un livre de pâtisserie, je connais Hugo, un master de commerce international en poche, il hésite à se former à la plomberie. Les exemples pleuvent. Les métiers dits manuels reviennent au goût du jour. Ils sont authenticité, geste kinesthésique, rapport humain. Ils se pratiqueront après avoir été revisités. L’artisan sera équipé de sa tablette, de ses supports en ligne, il vendra ses prestations et ses œuvres sur un site dédié, il géolocalisera ses clients et apportera de la plus-value service, il fera du beau et du bon, marketera ses produits, les “blogera”.
Voilà comment repenser nos filières… Amener du numérique sur des métiers de l’artisanat, re-réfléchir les publics et leur texture, re-réfléchir les enseignements. Pourquoi tant de regard se portent vers eux ? Sans doute la lassitude de l’écran qui a investit nos vies jour et nuit, personnellement et professionnellement. Voilà déjà Noël qui approche et les jeunes se posent des questions quand à leur orientation et leur avenir. Les salons de l’étudiant, les Portes Ouvertes vont dès à présent se tenir un peu partout.
C’est donc le moment de positionner autrement ces métiers, ils redeviennent attractifs… Alors, enseignants, formateurs, directeurs d’école, orientateurs… enfonçons le clou.Le monde n’en sera que meilleur.
Votre Rédac’Chef
par admin | Nov 30, 2017 | Apprentissage, Etablissements et projets, Management, Mémoire, Pédagogie inversée
Bruno Vergnes est enseignant en français au collège Innovant Pierre Emmanuel de Pau. Il a participé au projet d’un nouvel espace d’apprentissage et de travail, en collaboration avec les élèves.
« L’idée, c’était d’impliquer les élèves dans la construction d’un nouvel espace de travail ».
En accueillant ses deux classes de 6ème en début d’année, il a tout de suite constaté un fort manque d’attention de la part de ses élèves et a donc décidé de réorganiser l’espace classe.
« J’ai fait le pari que l’espace pouvait être un vecteur pour reconquérir l’attention ».
Il s’est notamment inspiré de la méthode de travail des Savanturiers en suivant un de leur MOOC.
Comment questionner les élèves ? Comment les impliquer dans cette recherche-là.
Différencier l’espace de travail, un des axes de réflexion de Bruno Vergnes.
Comme il le décrit très bien, il y a, dans une classe, tous les profils : les élèves peu attentifs sont placés devant ; les élèves autonomes sont placés au fond de la classe et peuvent s’auto corriger en utilisant des outils numériques mis en place par leur enseignant (QR code etc).
Les élèves qui se situent entre les deux, sont positionnés en îlots, par quatre, « qui peuvent s’entraider ». Une fois que les élèves autonomes ont réalisé le travail, ils vont aller aider les plus en difficultés.
Enfin, la communauté a également créé un sas que Bruno Vergnes appelle « le coin lecture ».
Il permet d’isoler certains élèves énervés ou agressifs, d’aller se calmer dans ce sas pour un court moment.
« Faire en sorte d’offrir à cet élève-là, un sas de décompression mais petit à petit, le ramener dans les apprentissages qui sont prévus dans la séance », explique t-il.
« C’est aussi avoir une attitude un peu différente avec lui : aller lui parler calmement et se mettre à son niveau ».
Le « mange-debout » fonctionne aussi assez bien car il permet aux élèves qui ont du mal à se tenir assis pendant une durée prolongée, de pouvoir bouger un peu. Ces élèves « un peu plus toniques que les autres », pourrait-on dire sont aujourd’hui de moins en moins nombreux car, comme le souligne Bruno Vergnes, « cette salle a vraiment permis de reconquérir de l’attention ».
Suivre reportage vidéo réalisé dans le cadre des journées EIDOS 64 du 25 janvier 2017 sur LudoMag
par admin | Nov 30, 2017 | Apprentissage, Hétérogénéité des élèves, Innovation
Kaligo est une application d’apprentissage de l’écriture sur tablette avec stylet pour les enfants de 3 à 7 ans. Cet outil pédagogique enrichi par le numérique est modelable par l’enseignant et personnalisable à l’enfant.
La solution Kaligo se base sur l’analyse des tracés de l’élève, pour proposer des parcours pédagogiques personnalisés en fonction du niveau de chacun.
Kaligo profite de l’innovation pour favoriser la différenciation pédagogique en classe via un apprentissage interactif. Notre solution est un outil complémentaire à l’apprentissage traditionnel de l’écriture à l’école.
Notre solution éducative a été conçue avec les enseignants et les référents académiques et testée auprès de 1000 élèves. Le laboratoire de recherche de l’IRISA/INSA spécialiste de l’analyse des tracés et le laboratoire d’usage LOUSTIC ont également soutenu le développement de la solution.
Cahier de Suivi
Petit scoop nous préparons actuellement une application qui permettra de réaliser un Cahier de Suivi des apprentissages. Cet outil permettra à l’enseignant et à ses élèves de mettre en valeur très simplement des réussites en collectant vidéos, photos, commentaires…à suivre !
Pour en savoir plus : http://www.cahier-kaligo.com
par admin | Oct 10, 2017 | Apprentissage, Cerveau, Collectif AmiFor, Communication, Etablissements et projets, Formation, Hétérogénéité des élèves, Management, Mémoire
Pour ma part, lors de l’animation pédagogique du cours Atelier de production communication”entreprise école” à l’AIFCC Caen, j’ai utilisé le Kanban qui a permis aux élèves de gagner en efficacité et aux encadrants de gagner en visibilité sur l’avancement du projet et sa régulation.
MC LEFEBVRE
La pédagogie Agile par Christian Den Hartigh
présentée au Club Agile de Caen
Même une semaine après la conférence donnée par Christian sur la pédagogie agile qu’il a mise en place dans son collège, l’effet wouah !!! est encore là. Quelle prouesse de créativité, de dévouement, d’engagement personnel, de bienveillance, de surprises… Je ne sais pas par où commencer mais je vais essayer de vous faire un résumé…
Alors voilà, Christian est prof de Français en collège, et c’est pas facile ! Pourquoi ?
Il a juste évoqué qu’il enseigne dans une zone d’éducation prioritaire, mais cela veut dire qu’en somme, 80% de ses élèves se demande pourquoi ils viennent en cours…
Il a commencé par évoquer ses contraintes, auxquelles tout enseignant doit faire face et essentiellement centrées sur le temps :
– Il a 130 heures pour boucler un programme qui requiert plus de 130 heures
- Pendant son cours son heure de cours, il a en fait 1 heure -5 min d’installation, -5 à -15 min pour faire en sorte que ses élèves aient envie de l’écouter, -5 min à la fin du cours car ils en ont déjà marre… je vous laisse faire le compte, s’il a en réalité 30 min pour faire passer l’information, c’est déjà bien !
- Dans ce contexte, l’élève a peu de temps pour s’exprimer individuellement dans la classe. Si le prof parle 5 minutes (ce qui est trop peu), l’élève dispose de 2 minutes, mais en réalité, il n’a pas plus de 20 secondes pour s’exprimer et interagir, donc pour se planter et apprendre… (ah… attention les agilistes, on commence à voir arriver des valeurs familières 😉
- il a également fait des constats :
- il a une classe dans laquelle tous ses élèves ont plus ou mois le même âge
- il a environ 25 élèves par classe
- il y a une grande hétérogénéité culturelle et cognitive dans sa classe
- il y a le hasard : les élèves n’ont pas choisi d’être ressemblés, d’avoir tel ou tel prof etc.
- pour chaque élève, il ne représente, lui, professeur de français, que 1/10e du corps enseignant, c’est peu !
Et finalement que face à tout cela… il est seul face à ses problèmes !Alors il a commencé par se dire que ces constats qui peuvent être pris comme des contraintes, peuvent aussi être considérés comme des forces, et il a donc essayé de transformer les faiblesses en forces.
Mais cet enseignant est un petit génie, si si, vous verrez pourquoi après… Il a cherché et cherché encore : que dit-on en biologie, physique, mathématique, que fait-on en maternelle, que dit-on dans les conférences de Massy, dans les écoles Palo Alto ?
ta ta !!
Paul Watzlawick : « Le problème est la solution. » « Ajouter une solution à un problème, c’est rajouter du problème au problème! »
Ouai, c’est facile ça, mais on fait comment alors ?
Revenons à l’objectif : chaque élève doit pouvoir apprendre à partir de là où il se trouve.
Christian est donc revenu à l’origine : la cellule biologique eucaryote !
Ok, vous pensez que ça n’aide pas vraiment pour apprendre le français mais attendez, ça arrive…
Revenons à l’élève et à certains faits à connaître:
Son cerveau est en développement. En fait, les sciences neuronales nous apprennent que, chez un être en développement, jusqu’à 10 ans, c’est la partie limbique du cerveau qui fonctionne essentiellement soit : les émotions. La partie cognitive, le cortex préfrontal, qui contient la logique, le raisonnement, le calcul, la projection dans le temps, etc. se construit entre 10 et 25 ans.
Ses élèves de 5ème se situent donc tout de suite dans une hiérarchie de groupe : qui dans la classe est le meilleur, comment « je » me positionne dans ce groupe et « si je me trompe, tout le monde va se moquer de moi ». L’élève a besoin d’être rassuré : sur son niveau et par rapport à la hiérarchie du groupe.
Petit détour par les lois de la thermodynamique, et là c’est le pompon ! J’ai beau avoir fait de la physique jusqu’à B+2, quand-même… et ben comment dire… le prof de français qui est là devant nous, il nous parle de la cellule biologie, du noyau, des émotions, du cortex préfrontal et pof, comme ça il passe par les deux premières lois de la thermodynamique! Bref…
Donc voilà : il ne faut pas raisonner en système fermé (l’élève tout seul dans sa tête!) mais en système ouvert, en interaction avec les autres (c’est un peu simplifié, d’accord ?!). Les élèves qui ne communiquent pas, qui sont renfermés et ne reçoivent pas l’information transmise par le professeur doivent être amenés à communiquer avec les autres élèves, et en particulier ceux qui communiquent mieux et sont plus à l’aise dans la réception et l’émission des informations.
Etape essentielle : neutraliser l’enfant… je vous vois imaginer notre prof de français en ceinture noire plaquant le pauvre enfant au sol…
Quelques explications s’imposent : l’enfant perçoit par l’émotion en premier. Celles-là même qui le mettent directement dans une structure hiérarchique, le font se sentir dominant ou dominé par les autres. L’objectif est de neutraliser ces émotions pour faire fonctionner l’Elève, donc l’apprenant, pour nourrir ce cerveau « préfrontal » en développement. Cela pour déclencher un Travail (le protocole pédagogique) en vue de transmettre l’information au bon endroit : Hourra, j’ai compris, super cette technique !
Il neutralise donc l’enfant utilisant des autorisations plutôt que des contraintes (oui, tu peux manger (sauf hamburgers et kebabs!), boire (sauf sodas), te déplacer dans la classe…si tu as besoin d’un support pédagogique (manuel scolaire, Bescherelle, etc.).
Il ne donne pas de punition, mais au contraire donne une grande liberté à ses élèves et oriente tout vers l’élève : le cerveau qui doit apprendre.
Je vous vois venir avec « oui oui, d’accord on a fait mai 68, le « tout est permis », on a testé !! »… Mais non, tout n’est pas rose, parce qu’il peut se mettre en colère notre gentil prof de français…
Parce qu’il est égoïste, il s’est rendu compte que ses anciens élèves, il les revoit partout : garagiste, soignant en maison de retraite, au volant d’une voiture, commerçant, etc. Et il se dit que quand ils feront leur boulot quand ils sont grands, ce serait bien qu’ils le fassent bien ! Donc il faut leur donner dès le début, à l’école, les bons réflexes : autonomie, conscience professionnelle, etc. Chacun a besoin d’être valorisé… et pour la vie. En fait, ce prof de français se dit qu’il doit être égoïste (en pensant à lui plus tard, face à ces futurs adultes), et finalement faire preuve d’un grand altruisme en pensant à ces élèves.
Retour à la thermodynamique (décidément…) : gardons un oeil sur le fait qu’on doit optimiser le temps de classe et augmenter le temps d’apprentissage, il faut apprendre à accepter ses erreurs, être mis en confiance…. l’agilité s’installe !
Et de nous parler du Lean management :
Le management, c’est de la pédagogie pour adultes.
La pédagogie, c’est du management des enfants.
Finalement, le management et la pédagogie ont le même but : organiser l’information.
Belle démonstration, je prends !
Le Lean vise à supprimer le superflu, tout ce qui ne sert pas le but final… Il faut donc revenir aux sciences du vivant et à l’essentiel : l’élève est là pour apprendre et l’enseignant pour lui faire passer une information.
La communication, c’est la génération successive de toutes ces étapes, sans début, sans fin, en cycle permanent :
Alors voilà tout ce qu’il a fait :
Nous montrant une photo de la salle de classe, nous avons vu un tas de choses que nous n’avons pas comprises : il y a une frise, un calendrier, un totem… Ce sont en fait de très bonnes idées qu’il a testées et qui fonctionnement !
Quelques exemples dont certains s’inspirant de l’école Palo Alto :
- Une frise pour représenter les périodes de cours de l’année avec les étapes d’examens => les élèves se situent dans l’année scolaire.
- Des symboles aléatoires sur les papiers pour déclencher une question : « M’sieur, c’est quoi ça ? » et de répondre « à ton avis, fais des hypothèses, cherche » => générer une réflexion, accepter de faire des erreurs, apprendre de ses échecs…
- il a tout retourné dans sa classe, pardon : réorganisé son espace pédagogique ! Des tables au centre de la salle avec des livres de cours, des supports pédagogiques, des Bescherelle, des post-its (indispensable pour un agiliste!) et autour, les tables en cercle. Donc tous les élèves sont au premier rang, et lui au milieu, avec un petit bout de table pour poser son cartable dans un coin. Selon les exercices, les élèves travaillent en individuel, en groupe, en binôme, bref, ils sont en interaction quasi-permanente au sein d’un groupe d’une dimension variable => le temps de parole de chacun augmente donc grandement
- Il utilise les posts-its pour certaines applications.
- Il met un ou plusieurs smileys (joyeux) sur chaque feuille d’exercice indiquant si c’est un travail seul ou à deux ou en groupe. Et les élèves doivent le recopier, chacun à sa manière => expression de soi, création…
- Il a écrit sur une feuille en TRES GROS : « sois cool et prend des risques »
- Des « papiers de colère » sont à disposition, avec le texte :
Papier de colère
En cas de crise, froisser violemment et jeter dans un coin.
Ne pas abuser sans avis médical »
Une sensation + une émotion = un sentiment.
L’émotion est ponctuelle (joie, peur…), le sentiment est durable.
Il vise donc à laisser s’exprimer les émotions et surtout à les reconnaître, c’est aussi une partie de son métier : colère, joie, surprise, tristesse, dégoût, peur), mais leur apprend à ne pas laisser le sentiment s’installer.
- Il a construit des totem, accrochés au mur, sur lequel chacun écrit sur un papier :
- 1- ce qu’il souhaite pendant l’année scolaire pour lui-même.
- 2- ce qu’il souhaite pour sa famille, ses amis, ses proches.
- 3- ce qu’il souhaite pour sa classe.
Tous ces papiers sont positionnés dans une forme choisie par la classe, personne ne lit ce qui est écrit sur les papiers, c’est INTERDIT, c’est une règle absolue qu’il respecte et fait respecter, sans concession! Car c’est le principe du totem, sinon, le principe est rompu. Et celui-ci est détruit à la fin de l’année. Cela marque la fin d’un cycle, d’échanges, d’une collaboration, l’année suivante sera une nouvelle année.
- – la double molécule, utilisée pour matérialiser des concepts et des questions clés pour l’analyse ou la création d’un récit, que voici :
- – Le principe de l’abeille : un élève par groupe dispose de 1 min chrono pour aller voir ce que font les autres groupes pour chercher de nouvelles infos pour aider son groupe. Personnellement, j’adore ce principe.
En conclusion, il n’est plus vraiment enseignant mais plutôt aidant… il passe de table en table pour observer et se nourrir, il observe les éléments sur lesquels les élèves buttent et planifie un rappel théorique au cours suivant… Il observe avec quelle rapidité ils trouvent une information d’eux-mêmes ou en groupe, comment ils se plantent… et apprennent.
Une philosophie qui me plaît : l’enseignant ne donne pas la solution au groupe mais lui donne l’énergie nécessaire pour trouver la solution par lui-même.
L’importance de conserver ces trois entités.
Source : Nancy Carlson Page.
Commentant les 4 valeurs du manifeste Agile :
- Les individus et leurs individus plus que les processus et les outils.
- Des créations opérationnelles plus que des connaissances exhaustives.
- La collaboration médiateur/apprenant plus que la transmission verticale.
- L’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan.
Il nous fait d’ailleurs observer que ces 4 valeurs agiles sont des préférences et non des rejets : on ne détruit pas mais on améliore la première partie… et puis, remarque très intéressante : ce qu’il faut conserver mais réduire, c’est la partie statique, et ce qu’il faut augmenter, c’est la partie dynamique. Il faut donc être dans le développement plus que dans la destruction ou le remplacement.
Il différencie donc le travail fait (note du devoir) de l’énergie mise par l’élève : elle toujours de 20/20 car c’est le cerveau qui se construit !
Et puis quelques observations :
Il ne faut quand-même pas trop s’éloigner de la culture de son établissement car cela crée trop d’interrogations et des scissions et… il faut conserver les liens…
Remarquant aussi que « on n’a jamais l’approbation de tous »…
Avec un peu de nostalgie de ne pouvoir en faire plus pour ses élèves, nous nous quittons après cette conférence qui a déjà largement dépassé le temps prévu mais qui … était trop courte !!!
Avec plein d’étoiles dans les yeux, car, comme l’a fait remarqué un des participants : « on aurait tous voulu avoir un prof comme ça
un jour »…
J’allais oublier la tradition, ça, c’était notre réseau social de la soirée :
Rédaction
Loïc Rabault (Zen Conseil)
Relecture
Emilie André (Parlons Press)résenté
par admin | Mai 1, 2017 | Management, Pédagogie inversée, Réseau
On est également différent et complémentaire autrement, des atouts pour l’entreprise
Au cœur d’un service de ressources humaines, lorsque l’on est amené à auditionner des candidats par dizaines, voire plus, il est essentiel d’opérer un tri pour n’en garder que les plus talentueux. Au-delà des impératifs du poste à pourvoir, le responsable RH doit donc savoir déceler le potentiel de chacun, car le risque de passer à côté de certaines compétences demeure.
Pour cela, il faut savoir reconnaître les différentes formes d’intelligences. La notion d’intelligences multiples est une théorie que l’on doit au professeur Howard Gardner, psychologue et enseignant en éducation à l’université d’Harvard. Il a ainsi distingué 8 formes d’intelligences, détaillées dans son ouvrage Frames of Mind en 1983 pour les 7 premières puis en 1996 pour l’intelligence naturaliste.
Chacune de celles-ci permet d’identifier un, voire plusieurs domaines où l’être humain est capable de briller. Découvrons un aperçu de ces 8 intelligences selon Gardner.
8 intelligences, 8 potentiels
Ce que l’on associe notamment aux « dons » ou aux talents innés peut ainsi, selon la théorie d’Howard Gardner, être qualifié comme intelligence. Intelligence certes différente de ce que le monde académique a pour habitude d’appeler ainsi, mais intelligence tout de même.
Il n’est pas forcément évident de distinguer chacune de ces formes d’intelligence, ni de distinguer celles qui sont dominantes lors d’une rencontre en entretien. Cependant, les échanges entre le RH et le candidat serviront précisément à donner certains indices sur les sensibilités de ce dernier. A partir de là, l’entreprise pourra dresser plus exactement un profil ainsi qu’une liste des compétences exploitables chez le postulant.
Il va de soi que le milieu professionnel global n’accorde pas la même importance à chacune de ces formes d’intelligences. En revanche, du point de vue du travailleur, identifier celles-ci permet de s’orienter vers le secteur qui valorise le plus une intelligence ou une autre.
Pour mieux spécifier la valeur que le futur collaborateur peut avoir au sein de la société concernée, il existe également des questionnaires types permettant de déterminer la forme d’intelligence la plus représentative d’une personne. Eventuellement, le service RH peut proposer ce questionnaire en guise de test écrit avant l’entretien qui, lui, confirmera ou non le portrait intellectuel ainsi établi.
Enfin, il convient de rappeler qu’avoir un penchant pour une forme d’intelligence ne signifie pas du tout être dans l’incapacité de développer les autres formes dans le milieu professionnel. A titre d’exemple, une personne à dominance spatiale/visuelle peut travailler à l’aide de schémas complexes, de cartes. Mais simultanément, il peut lire ces documents à haute voix tout en les expliquant à ses collègues, exerçant de ce fait en parallèle son intelligence linguistique (lecture) et son intelligence interpersonnelle (explication de son document de travail à autrui).
Il est donc à charge du service RH de retenir les candidats en fonction de leurs intelligences dominantes et leur compatibilité avec le poste. Tout cela sans négliger le fait qu’on puisse leur ouvrir d’autres opportunités pour qu’ils progressent dans les autres formes.