Je dis ce que je veux : l’enseignement numérique, jusqu’où ?

par | Nov 1, 2018 | Pédagogie inversée | 0 commentaires

A force de m’investir dans les projets des enseignants, à force de rencontrer des étudiants, tous différents, à force d’échanger avec des confrères… Force est de constater que la méthode du  100% numérique n’est pas la bonne.
E learning, plate forme scolaire, applications numériques, internet, tableaux digitaux, où doit-on poser les curseurs ?

Les neurosciences nous apportent la réponse. Il suffit de comprendre, il suffit de tester et d’observer.
Peut-on réellement lire son cours uniquement sur l’écran pour le mémoriser  ?
Peut -on ne prendre des notes que sur un clavier ?

On connaît l’importance d’utiliser le plus de sens et d’émotions possibles pour mémoriser les données dans notre cerveau. On sait que le stockage de ces données permet à nos neurones de conceptualiser, de trouver des solutions, de développer nos capacités intellectuelles. Tous nos sens sont-ils vraiment en action avec le numérique ?
Même si certains fabricants travaillent sur l’ergonomie de leur clavier ou de leur ordinateur, la qualité de leurs écrans, rien ne vaut de toucher la matière, de la tordre, de la feuilleter, de la lisser, de la caresser, de la plier, de la corner. Un livre et son épaisseur c’est un début et une fin, rien avoir avec le nombre de signes sur un écran. Un graphique de milieu de feuille c’est un repère sur quelque chose de carré, de palpable. Le graphique ne monte pas, ne descend pas, il reste à sa place sur la feuille matérielle.

A cela on ajoutera l’odorat. l’encre, le papier, les livres de géographie qui sentent bon, le vieux papier qui souffle la poussière, tous les papiers qui ont leur empreinte olfactive. L’odeur de l’encre, du feutre, de la mine. L’impression de pression, la sècheresse d’une plume, le velouté d’un bic..

Puis la danse que prendra le geste de notre main. Le mouvement de notre poignet pour des lettres serrées, lettres rondes, grandes lettres, majuscules, Minuscules, verbes déployés.

Puis le goût de notre crayon mâchouillé, amer, si incomestible mais si complice.
Le capuchon grignoté, véritable os pour nos canines ouvrières.

On l’a compris le numérique n’offre pas tout cela. Et je ne le renie pas. Il  nous amène de la connaissance, de l’inter activité, de la complémentarité, des actions de combinaisons et d’organisation, il réduit les distances et décuple nos possibilités de raisonnements.

Mais pour mémoriser. pour se forger, pour absorber le monde, ensiler les données sur notre disque dur biologique,  l’odorat, le goût, le mouvement  sont encore nos meilleurs alliés. Les papetiers et les librairies ont encore de beaux jours devant eux…

Marie Christine Lefebvre.

 

 

 

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