Elles s’appellent Emilie, Joannie. La plupart des enseignants qui ont décidé de se lancer dans la flexibilité travaillent dans le premier degré. Mais des expérimentations sont également menées en collège, au lycée. La flexibilité est avant tout un état d’esprit. Une volonté de recherche du confort dans les apprentissages des élèves. Petit tour de piste.
Tout d’abord qu’est ce que la flexibilité en milieu scolaire ? La notion de flexibilité de classe et née aux Etats-Unis et Canada. En fait, un transfert de l’entreprise vers la classe. L’idée est de rendre plus confortable l’apprentissage, grâce à trois clés : le confort physique, le confort physiologique, le confort cérébral (moins de stress et mieux adapté au profil d’apprentissage.
C’est un fait, une simple observation. Notre corps et notre esprit pour apprécier et donc rentrer dans des apprentissages ont besoin de “confort”. De stimulations positives. Mais également de changements. Donc, des changements de posture que notre cerveau apprécie tout particulièrement, quand il s’agit de devenir créatif. Créatif dans le sens de “trouver des solutions à un problème poser”. On parle alors de créativité résolutive.
Y aller “piano” et toujours se remettre en question
Quand en tant que formateurs nous allons travailler avec des enseignants sur la flexibilité, ce qui les effraie le plus est la mise en autonomie complète des élèves et donc le manque possible de contrôle sur une classe de” 30 et quelques” élèves “éparpillés”. Alors, rassurons nos futurs stagiaires, la flexibilité est une discipline dans laquelle on rentre par étape. Chaque étape doit être respectée et la réflexion accompagnera chacun des passages vers l’étape suivante. En s’assurant tout d’abord que nos élèves et nous mêmes en redemandons ! Et que motivation, engagement dans les apprentissages, voire progrès dans les résultats sont déjà là.
Emilie, elle n’en doute pas. C’est une pratique récente pour elle, mais les résultats se font déjà ressentir. Sa pratique d’enseignante évolue également. Elle aime cette attitude de recherche et d’observation qu’elle a mis en place. Aujourd’hui elle nous a rejoint chez Amifor pour transmettre ses pratiques à d’autres collègues.
Chez Amifor, on a construit la pyramide de la flexibilité. Impossible de traiter la flexibilité pédagogique avant d’être passée par les trois autres paliers.
Les 4 degrés de la flexibilité
La première vous l’aurez compris est la flexibilité ergonomique. Choix d’assises différentes et d’endroits dans lesquels on peut évoluer, notion d’espace et de déplacements facilités.
Puis on va traiter la flexibilité lié à l’environnement. De quoi s’agit-il ? Une classe flexible bouge,les élèves également. Les mouvements,les déplacements ne doivent pas cependant déranger les collègues. Tous ne sont peut être pas en flexibilité… Comment alors régler ces “indélicatesses ? ” Quelques astuces sont à réfléchir. Egalement, doit-on s’abstreindre à l’espace de la classe. Flexibilité veut dire : s’étendre. Comment raisonner les espaces autour de la classe pour les faire rentrer dans notre schéma ?
Troisième flexibilité, la flexibilité physiologique. Boire, se reposer, goûter, aller au “petit coin”. Comment introduire ces temps dans une classe flexible ?
Enfin reste un gros morceau : la flexibilité pédagogique. Le gain d’autonomie dans la rythme et la prise de décision des apprentissages. Un long chapître sur lequel il faut venir avec réflexion. Les approches sont déjà connues pour la plupart. Pédagogie différenciée, coopérative, intelligences multiples, Montessori. Le fait est qu’il faut savoir les combiner et adapter les outils et le matériel. Paris ne s’est pas construit en un jour, votre classe flexible non plus. Tests, essais. Les apports en numérique peuvent également permettre ces prises d’autonomie : pédagogie inversée. Chaque enseignant trouvera son confort et ses limites.
Marie-Christine Lefebvre, Amifor.
A voir également, notre reportage à Tilly sur Seulle, Sacré Coeur
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